A la prise de Bône se rattache un fait où se révèle l'audace inouïe de Yousouf, de d'Armandy, d'un sous-officier d'artillerie de marine et de vingt-six marins, qui, à l'aide de cordes, se hissèrent, à la force du poignet, jusque sur les murs de la citadelle, et, sous les plis du drapeau français, proclamèrent la prise de la ville (27 mars 1831). Coup de force qui rappelle les prouesses des temps passés, pendant les guerres de siège.

Bône ne fut définitivement occupée que deux années après, au début de l'année 1833, sous le commandement du général Monk d'Uzer.

Bône est aujourd'hui une des villes de l'Algérie dont la séduction s'exerce sous des aspects divers par sa situation maritime, son cadre riant et le charme des environs et aussi par les souvenirs qui surgissent de toutes parts. Le port, dont les transformations et les progrès rapides témoignent d'un effort considérable, contribuera de plus en plus à la prospérité de la ville, grâce surtout à l'exportation des phosphates, des minerais de fer et des bois fournis en abondance par les belles forêts de la région. Il se compose d'une darse bien protégée comprenant un plan d'eau de 14 hectares, d'un port proprement dit d'une superficie de 4 hectares et d'un avant-port d'une égale importance. Il est desservi par des quais et par des terre-pleins bien aménagés.

Des vignobles, des céréales et les produits du sol permettent de prévoir pour ce pays un brillant avenir.

Mais c'est surtout par sa situation peut-être unique que Bône nous offre des attraits irrésistibles. Des hauteurs de la Kasba la vue s'étend sur la ville, sur les sinuosités capricieuses du golfe et sur la plaine. Au point de vue des excursions, les amateurs de pittoresque n'ont que l'embarras du choix. Comme la description de ces divers sites serait trop copieuse, nous nous bornerons à une rapide énumération : la visite d'Hippone (l'ancien " Hippo Regius ") auquel nous avons déjà consacré une notice, le chemin de la Corniche, qui conduit jusqu'au cap de Garde ; l'ascension sur l'Egough, en plein pays alpestre, sans fatigue et sans déceptions, à travers les opulentes forêts de chênes-liège et de chênes zéens, pour aboutir au village de Bugeaud, à 900 m. d'altitude, délicieuse station estivale.

A une altitude de 50 mètres. Commune de pleine exercice créée en 1872. Chef-lieu de canton.