Page précédente Alger et l'Algérie- Charles de GALLAND Retour page Table des matières Chapitre V - Dans le Département de Constantine Page suivante
     
  

Les femmes tissent avec une rare habileté des haïks, des burnous, des tellis et des coussins ornés de broderie.

Les jardins, entourés de murs en pisé et séparés par des chemins étroits, sont remarquables par une végétation abondante.

 

Les murailles rocheuses de 100 à 150 mètres de hauteur, parmi lesquelles le Djebel Gaouis et le Djebel Esser atteignent la plus grande hauteur, offrent la gamme de leurs vives colorations et l'étrangeté de leurs formes. Des légendes gracieuses ou tragiques se sont créées autour d'elles ; et, dans leurs récits imagés, les vieux narrateurs les transmettent aux jeunes. Pourquoi cette roche est-elle teinte d'un rouge sanglant ? Parce que là-haut, en un bordj fortifié, deux familles ennemies en sont venues aux mains et abondamment le sang a coulé... Pourquoi, comme le raconte Fromentin d'après les récits arabes, la montagne est-elle noire de couleur de pluie, sur un versant, et, sur l'autre, rose et couleur de beau temps ? Parce que le premier versant regarde le feu et l'autre le Sahara.

 
BISKRA Une rue de Biskra.
 

Par son passé et ses nombreuses étapes à travers l'histoire, par les mille formes d'une nature variée et toujours prenante, l'Algérie ne cesse de mettre notre sensibilité en éveil. Dans ce défilé d'El-Kantara, couloir s'ouvrant sur le Sahara, tout est en harmonie dans les lignes et les couleurs : roches orgueilleuses aux teintes violentes ou aux tonalités adoucies suivant l'heure du jour, oued qui est comme le sourire et le messager de la vie, palmiers dont les frondaisons ondulent au souffle du vent. Voilà El-Kantara, la palmeraie magnifique sous laquelle se succèdent des jardins qui ressemblent à un hommage rendu aux arbres sacrés. C'est comme un prélude musical avant la grande symphonie que nous prépare l'oasis saharienne, Biskra.

 

Biskra, avec toute son histoire si troublée, si agitée, par les incursions des Libyens, des Gétules, des Numides et des Romains, qui, avec la IIIe Légion Augusta, s'installèrent dans toute la région (Lambèse, Timgad).

 
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