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encombre, en un laps de temps
relativement très court, d'Alger à Tombouctou. Nous dirons
dans quelles conditions. Si, il y a trois ou quatre ans, il
avait été question d'un projet aussi téméraire, on aurait
crié à l'invraisemblance et traité les promoteurs d'une
entreprise pareille de songe-creux ou de rêveurs.
L'invraisemblable est devenu le vrai. L'expérience est faite
et le succès est acquis, grâce à la foi, au courage et à
l'endurance des hardis organisateurs. |
Arrivons aux faits : le 17
décembre quatre voitures solidement construites et
parfaitement aménagées partirent de Touggourt pour franchir
une distance de quatre mille kilomètres à travers des
régions mal connues. Elles étaient montées par MM. Haardt
et le mécanicien Maurice Billy, Ardouin-Dubreuil et Maurice
Renaud. Castelnau et Prudhomme, par le lieutenant Estienne et
Rabaud, par le sergent Chapuis et Fernand Billy. |
17 décembre, dans l'après-midi,
arrivée à Ouargla, où la mission est chaleureusement reçue
par le commandant Duclos, les officiers sahariens, les chefs
indigènes et les goums. |
Le 18 décembre, départ de
Ouargla. De ce poste à In-Salah, les 400 kilomètres sont
franchis en une seule étape. Puis, arrêt à In-Zine et à
Tamanrasset où les voyageurs saluent les tombes du père
Charles de Foucault et du général Laperrine, leurs glorieux
précurseurs. Puis, traversée du Tanezrouft jusqu'à
Tin-Zaouaten où la mission arrive le 31 décembre. Le 4
janvier c'est. le Niger, et le 7 janvier l'entrée à
Tombouctou. |
Cette randonnée incroyable avait
duré vingt jours, alors que René Caillé, l'illustre
explorateur, avait accompli le même exploit en 1827... Mais
il lui fallut une année entière et au prix de quels dangers
et de quelles fatigues. |
Au moment où j'écris, la mission
Citroën, après un repos bien gagné à Tombouctou est en
train de revenir, suivant le même itinéraire vers le point
de départ. C'est donc une double expérience qui sera faite,
au cours de laquelle seront complétés tous les éléments
d'une documentation attendue avec impatience. |
Comment sont donc construits ces
véhicules étonnants qui, sans usure et sans panne, ont
triomphé de tous les obstacles et surmonté toutes les
difficultés imprévues ? Il nous faudrait un homme de l'art,
un technicien pour vous répondre. Comme il s'agit de rouler
tantôt sur du sable, tantôt sur des pierres et des parties
du sol en enrochements, on a eu recours aux propulseurs "
Kégresse-Hinsten ". Imaginez une bande sans fin, la fois
très souple et très résistante en toile et en caoutchouc.
Cette bande s'adapte extérieurement aux deux roues entre
lesquelles on a disposé quatre galets tournants qui assurent
au système mobile un fonctionnement parfait. C'est donc cette
bande isolante qui prend contact avec le sol et met le
véhicule à l'abri d'enfouissements redoutables dans le
sable. |
Les dispositions adoptées pour ces
autos sahariennes comportent deux places à l'avant et, à
l'arrière, des caisses et des récipients pour l'eau, |
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