Page précédente Alger et l'Algérie- Charles de GALLAND Retour page Table des matières Chapitre II - Alger. La ville arabe et ses monuments. Les jardins et les environs. Page suivante
     
  

Alger comprend trois zones distinctes : la cité maritime, la ville européenne et la ville arabe que la vieille kasbah domine... Jadis, la mer venait battre les roches sur lesquelles s'élevait la Djama-el-Djedid. Le boulevard de la République et les quais ont été construits sur les enrochements et les parties comblées du rivage. 

Pour mieux marquer, par des chiffres, la rapidité avec laquelle les maisons ont été construites et les quartiers nouveaux se sont créés, ajoutons qu'en 1896 il y avait 3.871 maisons, en 1906 près de 7.000 et qu'en ce moment il y a plus de 7.800 immeubles dans Alger. Depuis 1914, du fait de la guerre, l'industrie du bâtiment a subi un arrêt presque complet.

LE PORT

C'est la cité maritime qui se crée, s'agrandit et devient l'image d'un progrès rapide. Le port ancien a 93 hectares de superficie, le nouveau port 30 hectares. La surface des terre-pleins peut être évaluée à 17 hectares sur lesquels on pourra réserver soixante mille ou soixante-dix mille mètres carrés pour le port franc. La jetée nord a 883 mètres de long, la jetée sud 1.200 mètres. La passe du grand port a 171 mètres. La longueur totale des quais est de 2.140 mètres. Il y aura, à Alger, dans un temps assez rapproché, une longueur de 3.500 mètres de quais réellement utilisables dont 1.495 mètres le long du vieux port et de 2.000 mètres dans l'arrière-port de l'Agha.

LE BOULEVARD DE LA RÉPUBLIQUE

Magnifique promenade d'où la vue s'étend sur la baie, les collines et les hautes montagnes de l'Atlas et du Djurjura. C'est un ensemble de constructions qui s'élèvent des quais jusqu'à la ville européenne avec des rampes à pente douce. Frédéric Chassériau, architecte de grande valeur, en avait conçu et fait exécuter les plans. En même temps, pour tout prévoir, avec une géniale intuition, il avait établi le programme des constructions à arcades qui furent édifiées tout le long du boulevard. Un décret impérial, en date de 1863, donna force de loi à cette partie du programme. Ces galeries, en dépit d'une monotonie apparente, ont leur raison d'être et leur beauté architecturale.

Frédéric Chassériau doit être placé au premier rang parmi les bons artisans dont notre ville peut être fière. Il était le fils du baron Chassériau qui fut tué à Waterloo en 1815. Architecte doué de qualités rares, il compléta ses études spéciales par des travaux remarqués sur l'archéologie et l'architecture grecque. Il débuta à Marseille, en 1833, comme directeur général des travaux publics. Il fut nommé architecte de la Ville d'Alger

 
  27  
Page précédente Retour page Table des matières Page suivante