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Nous entrevîmes une petite chapelle mortuaire, dont les murs sont tapissés d'ex-voto. Le cercueil est placé au milieu ; il est recouvert de belles tentures de soie verte ; des bannières et des oeufs d'autruche sont suspendus au-dessus.
 
L'intérieur de la mosquée.
 
Le nom et les titres du défunt, suivis de cette prière. : " Que Dieu lui fasse miséricorde! " sont encastrés dans une des colonnes qui soutiennent la chapelle. Cette inscription, en caractères coufiques, date du commencement de l'hégire et passe pour être la plus ancienne de toutes celles du pays. On a pratiqué dans la muraille une petite armoire, où l'on conserve des livres et des manuscrits précieux ; mais on ne nous permit pas de les voir. Nous allâmes ensuite faire un tour au marché, où nous achetâmes de ces glaces à main, rondes et recouvertes de cuir, que les femmes de Biskra attachent à leur ceinture par des lanières de maroquin rouge, ainsi qu'une belle étoffe pourpre rayée de blanc, pour en faire des jupons. Le caïd nous conduisit ensuite chez des tisserands qui fabriquent des haïks et des gandouras d'une finesse extraordinaire ; une femme, en particulier, qui travaillait seule à un métier, enrichissait son tissu de dessins variés.

Nous acceptâmes l'invitation que nous fit le caïd de dîner chez lui : on nous servit une quantité innombrable de plats, et, en 

    

 

   
dernier lieu, du couscous, qui, cette fois, se trouva être excellent.
 
Les vrais croyants seuls.
 
La grande chaleur nous fit apprécier doublement l'ombre et le repos que nous goûtâmes dans cette habitation, et, nous apprîmes plus tard que notre hôte s'était imposé le plus grand des sacrifices en dînant avec nous, car c'était la première fois de sa vie qu'il s'était mis à table avec des femmes. 
 
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