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des boutiques abritées par des arcades sont rangées sur trois des côtés; le quatrième est occupé par l'antique mosquée de Djama-el-Bey.
 
Bône. - L'antique Kasbah.
 
Sur le faîte du minaret, je revis avec plaisir mes anciennes connaissances, les cigognes, qui abondent à Bône. En montant à un atelier de photographie qui se trouvait très près du ciel, nous aperçûmes la femelle d'un de ces oiseaux qui couvait ses oeufs, et l'on nous raconta que, la veille, son nid avait été le théâtre d'une bataille acharnée. Le mâle avait apporté un serpent à sa compagne, lequel s'était évadé. On lui fit aussitôt la chasse ; mais la nouvelle de cette aubaine s'était vite répandue chez les autres cigognes, et, lorsque le reptile fut enfin retrouvé sur le bord du toit, ces oiseaux se livrèrent un combat si furieux pour sa possession, que le serpent fut littéralement haché en mille morceaux. Le seul désagrément causé par les cigognes, que l'on regarde ici, de même qu'en Allemagne et en Hollande, comme des amies de la famille, c'est qu'elles ont l'habitude d'apporter des serpents dans les 
    

 

   
maisons ; et ces reptiles, souvent fort venimeux, leur échappent quelquefois, et vont pondre leurs oeufs sous les toits et jusque dans les chambres chose peu agréable, il faut en convenir.
Un minaret avec ses nids de cigognes.
 
Lorsque deux cigognes regagnent leur nid, elles se saluent gravement et font claquer leurs becs ensemble avec un bruit sec, que les Arabes interprètent en actions de grâces envers Dieu pour leur heureux retour. Il n'est pas rare de trouver dans les tombeaux musulmans une petite rigole destinée à recevoir l'eau de pluie pour désaltérer les cigognes : précaution touchante prise par les bienfaiteurs de ces oiseaux, considérés comme portant bonheur aux toits qui les abritent.
 
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