du premier choix, vingt cinq francs le mille. Il nous donna une
énorme provision de mandarines pour notre voyage, sans
vouloir accepter d'autre rétribution que nos remerciements.
La récolte avait été si abondante, que les fruits se
gâtaient sous les arbres, faute d'être ramassés.
Les allées étaient bordées
d'énormes violettes de Parme, dont nous fîmes des bouquets
gigantesques, qui embaumaient l'air environnant.
Combien j'aurais souhaité pouvoir transporter dans ce lieu
enchanteur les enfants de quelqu'une de nos écoles de
Londres, et jouir du plaisir de les voir s'ébattre à l'ombre
de ces bosquets et se régaler de leurs fruits parfumés!
Nous nous rendîmes ensuite au haras
arabe, qui appartient au gouvernement français. J'y remarquai
deux ou trois étalons arabes pur sang et d'assez jolies
juments, bien qu'elles eussent le défaut ordinaire d'avoir le
paturon trop long. J'appris aussi que les chevaux avaient
presque tous été sacrifiés aux besoins de la guerre. On
nous montra dans les enclos de jolies gazelles qui paissaient
: elles avaient été prises par des officiers dans
l'intérieur du pays. Dans le cours de la soirée, j'allai
rendre visite aux sœurs de la Doctrine chrétienne. Jusqu'ici
le gouvernement révolutionnaire ne les avait point
molestées. Elles sont aimées de tout le monde, et dirigent
un pensionnat de demoiselles ainsi que les écoles communales,
où l'on compte plus de cinq cents enfants pauvres. Ces
religieuses sont au nombre de dix-neuf. La mère Saint-Paul,
leur supérieure, a une de ces bonnes physionomies
intelligentes que l'on a du plaisir à contempler.
Nous partîmes pour Alger le
lendemain matin.
Blidah est bien certainement la plus
délicieuse petite ville qu'on puisse imaginer : située au
pied de l'Atlas, elle offre tous les
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