CAHIERS DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE | LIVRET 1 | L'ALGÉRIE jusqu'à la pénétration saharienne | ||||
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En dehors des Cités, les tribus étaient administrées par leurs chefs,
désignés par l'Empereur, ce qui assurait leur indépendance, mais choisis
dans les mêmes familles, ce qui assurait la permanence de l'autorité. Ces
chefs, connus officiellement sous le nom de préfets ou princes, prenaient
souvent le titre de roi et avaient auprès d'eux une assemblée des anciens. Au-dessus des cadres locaux, l'administration romaine était représentée d'abord par le gouverneur de la province et sa maison (familia) : son domaine comprend, outre la vérification de la comptabilité, la justice criminelle, et la justice civile pour les affaires importantes. Il existe des préfets militaires, chargés des rapports avec les tribus, ou pour mieux dire de leur surveillance; des agents du cadastre, des agents du recrutement. Le personnel de l'administration financière et fiscale est réduit au minimum, les impôts étant affermés. Les forces militaires romaines, dans la partie soumise de l'Algérie, ne furent jamais très considérables, elles étaient essentiellement formées par une seule légion, la Tertia Augusta, qui, stationnée sous Auguste à Ammaedara. en Tunisie, au nord-est de Tébessa, fut transportée de bonne heure dans cette dernière ville. La légion était renforcée par des auxiliaires qui, au début, étaient recrutés dans les autres parties de l'Empire romain, et par des formations indigènes, à effectifs variables, appelées en cas de besoin. Ces forces suffisaient pour tenir les régions occupées, dont la frontière, au début du premier siècle, restait au nord de l'Aurès, englobait les plaines de Sétif et de la Medjana, et était jalonnée plus à l'ouest par Berrouaghia, le Chélif, Relizane, Perrégaux et l'embouchure de la Moulouya. Par la suite, sous la pression des insoumis et pour mettre les provinces à l'abri de leurs incursions, la légion fut portée à Lambèse, avec des postes au sud de l'Aurès, qui ne fut réduit qu'après 50 ans de luttes; et la frontière militaire atteignit (au IIIème siècle) la région sud-ouest du Hodna, Boghar, Teniet, Tiaret, Chanzy, Lamoricière, Tlemcen et Lalla Maghrnia. Les troupes tenaient alors un système de défense constitué par un fossé continu avec, au moins par place, un remblai; des voies de communications permettaient des liaisons faciles entre les postes et les camps. Quelques postes se trouvaient aux avancées, à Laghouat, Djelfa, Sfissifa. |
III
Si mince que nous paraisse aujourd'hui cette armature de
sécurité, elle suffit cependant pour assurer à l'Algérie
pendant des siècles le bénéfice de la paix romaine. Le trait
essentiel est la romanisation des populations africaines. Cette
romanisation, qui fut poussée très loin dans les régions de
plaines de la partie soumise, se réalisa de plusieurs façons. |
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