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souvenirs
classiques, la lecture des savants ouvrages de Gsell, de
Carcopino ou des récits brillants d'aimables romanciers, le
charme incomparable de ces ruines qu'on leur avait vantées,
tout les y portait. « Rien ne m'a ému comme Timgad »
nous confie M. Thiédot, professeur au Lycée de Marseille, et
il essaie d'évoquer ce que fut la vie de la cité et celle de
sa rivale Djemila. Mlle Mermet, professeur au Collège de
Villeneuve-sur-Lot, distingue avec esprit les deux
personnages qui sont en elle : la voyageuse « avide » de |
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tout voir et le professeur qui veut
«
étudier la colonisation antique et la colonisation
française en Algérie ». Et elle visite avec un grand soin
Lambèse, Timgad, Guelma, Hippone. Même enthousiasme chez M. Lauriol, professeur au collège de Montélimar, chez M. Blet
du Lycée de Grenoble, Mme Ducasse du Collège de Condom, M.
Joxe du Lycée de Bar-le-Duc, M. Maugis du Lycée
lanson-de-Sailly. etc... M. Drouot, professeur au Lycée |
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de Dijon, après un séjour à Timgad, est saisi de
l'angoisse qui étreignit Scipion sur les ruines de Carthage. Ainsi,
rêve-t-il, la civilisation romaine en Afrique a été anéantie, de
nouveaux Barbares ne détruiront-ils pas un jour l'oeuvre que la
France y édifie depuis un siècle ? Déjà préparé par ses études sur
l'art musulman d'Espagne, M. Sermet compare les monuments de Tlemcen
à l'Alhambra, à la Giralda, à la Mosquée de Cordoue. Mme Mazurier,
professeur au Lycée Victor- Duruy, nous donne une savante étude de
ces mêmes édifices à Tlemcen.
Le spectacle de la colonisation française a, à juste titre, retenu
l'attention de nombreux boursiers. Peut-être leur éducation même,
trop tournée vers l'antiquité et vers l'étude de l'histoire
européenne, ne les portait-elle pas à la juger avec autant de
pénétration. Mais l'intérêt même qu'elle a éveillé sera peut-être à
l'origine de vocations scientifiques et cela serait heureux, car
l'histoire coloniale, malgré le mouvement récent, manque encore de
fidèles. M. Fugier, professeur au Lycée de Dijon, adopte pour
exposer ses idées la forme du dialogue chère à notre rhétorique
classique : un colon et un touriste échangent, non sans grâce, des
vérités parfois amères. M. Drouot, son collègue au même lycée,
admire les paysages algériens plus que l'oeuvre de la France en
Algérie. Cependant son esprit critique a désarmé devant le spectacle
de la Mitidja : « Ce qui nous a en revanche ébloui, c'est le champ
du colon, la belle Mitidja, gagnée sur le marais ».
La question si importante des rapports entre colons et indigènes a
été vue de façons diverses. M. Guéneau, professeur au Lycée
Charlemagne, est très optimiste : « La mentalité de certains
indigènes est bonne. L'interprète d'une commune mixte des environs
de Bougie, |
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