CAHIERS DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE - LIVRET 6 - Art Antique et Art Musulman en Algérie Site http://aj.garcia.free.fr ART ANTIQUE L'ART BYZANTIN ET L'ART CHRÉTIEN Vous connaissez les causes de l'agonie latine en Afrique appauvrissement progressif des terres, crises économiques incessantes, développement des grands domaines, révoltes indigènes, querelles religieuses. Peut-être aussi le système administratif a-t-il fini par épuiser le pays. La ville aspirait au rang de cité; l'individu à la classe sénatoriale. Or, l'ascension sociale nécessite un renouvellement continu par la base. En Afrique, il n'en fut rien ; l'hydraulique intensive assécha le sol; l'organisation romaine draina toute la sève des provinces; seul est resté, dans son aridité, le sol durci de soleil. La nappe souterraine où puisaient le riche épi numide, la plantureuse humanité latino-berbère, s'est lentement tarie, De 427 à 430, les Vandales dévastent et pillent l'Afrique. Ils sont chassés, en 536, par les Byzantins qui se bornent à une occupation restreinte. Les forteresses bardées de Byzance marquent bien la précarité de son règne: elles disent l'appréhension continuelle, l'angoisse des populations, l'inquiétude du guetteur surveillant l'horizon où vont paraître bientôt, entre deux incursions de nomades, les cavaliers arabes en marche vers l'Occident. ART BYZANTIN Laissons, pour un instant, les édifices du, culte chrétien. Les constructions de l'époque byzantine présentent un double caractère : - a) elles sont surtout d'ordre militaire et défensif. Elles appartiennent beaucoup plus à la castramétation qu'à l'art proprement dit; - b) elles utilisent, comme d'ailleurs l'architecture chrétienne, les ruines des anciennes constructions: corniches, colonnes, inscriptions, blocs sculptés, etc... A Tébessa, type de fortifications de Père byzantine. Arrêtons- nous plus longtemps aux Djeddars, monuments encore visibles au douar Haouaret (commune mixte de Frenda). Ils sont au nombre de treize. Les indigènes de la région, peu criticistes en matière historique, les appellent « Tombeaux romains ». En fait, ils rappellent quelque peu le Médracen, vaste tumulus élevé vers le IIIème siècle avant J.-C., à proximité de l'Aurès et le « Tombeau de la Chrétienne » (1er siècle avant notre ère), près de Tipaza. Les Djeddars sont des tumulus sur plan carré; une pyramide à gradins repose sur le soubassement (fig. 13). Le plus grand mesure 48m x 45m. Hauteur primitive, une quarantaine de mètres. A l'intérieur de l'un d'entre eux, une inscription funéraire datée de 466, les attributs évangéliques bien connus, une épitaphe chrétienne de 480, etc... « En avançant tout droit par le couloir d'entrée, « on trouve trois chambres séparées l'une de l'autre par un couloir de quelques mètres. De la première de ces chambres, partent à droite et à gauche deux couloirs du même genre, qui conduisent à un second système, formé de cinq chambres reliées par des couloirs et qui enveloppe le premier. Il est enveloppé lui-même par un troisième système, dont les couloirs d'accès partent du couloir d'entrée et qui comprend 8 grandes chambres et 4 plus petites aux coins, le tout relié par des couloirs ». En 1913, l'entrée des Djeddars s'était effondrée. Je fus chargé de déblayer trois d'entre eux. Des anecdotes troublantes circulaient parmi la population indigène. De leur verve à dents branlantes, les vieilles femmes affolèrent les douars. Elles affirmaient qu'un berger, d'ailleurs demeuré inconnu, entré dans l'un des Djeddars, avait en vain essayé d'en sortir; il s'était enfin engagé dans une avenue souterraine, hurlante de démons, pour aboutir, 30 kilomètres plus loin, au village de Palat. Suivant l'usage, ses cheveux étaient devenus blancs dans l'aventure. Même ouverts, les Djeddars restèrent des socles à légendes. En 1914, l'hallucination populaire y fit tournoyer des avions allemands. On entendit ensuite le fracas des marteaux sur l'enclume. Puis, des cris déchirants, des chants, des éclats de rire, de la musique. Nul doute: les vieux « Roumis » en poussière, - qu'ils soient maudits, car ils n'ont pas connu Dieu, lequel est unique - les vieux Roumis, frivoles comme leurs successeurs, s'éveillaient le soir pour danser. Enfin, tout s'expliqua: sous les voûtes des Djeddars, entre les inscriptions funéraires, des compères en belle humeur, gorgés de viande, de digestion exubérante, dépeçaient les moutons volés aux faiseurs de légendes. Cruelle réalité! La vie est en prose, non en versets enflammés. Le charme se dissipa. Les Djeddars qui, depuis un millénaire et demi, en ont vu bien d'autres, rentrèrent dans leur rôle paisible de « tombeaux romains ». Ils le jouent encore. En 1913, au cours des travaux de déblaiement, je n'ai naturellement trouvé aucune trace du souterrain qui « blanchit les cheveux ». Mais on vit, durant quelques semaines, des peintures murales qui représentaient, l'une un évêque tenant une crosse, l'autre une Vierge portant dans ses bras l'enfant Jésus. Ces fresques d'un style naïf, bégayant, prompt à l'enluminure s'effritèrent rapidement dès que l'air pénétra dans les salles. L'origine des Djeddars a été longtemps controversée. Voici le témoignage d'Ibn Khaldoun : « Ibn-er-Rakik rapporte qu'El- Mansour rencontra dans une expédition des monuments anciens, auprès des châteaux qui s'élèvent sur les Trois Montagnes (les Djeddars). Ces monuments étaient en pierre de taille, et vus de loin, ils présentaient l'aspect de tombeaux en dos d'âne. Sur une pierre de ces ruines, il découvrit une inscription dont on lui fournit l'interprétation suivante : Je suis Soleiman le Serdéghos. Les habitants de cette ville s'étant révoltés, le roi m'envoya contre eux; et Dieu m'ayant permis de les vaincre, j'ai fait élever ce monument pour éterniser mon souvenir ». Serdéghos est une altération du mot grec Stratégos. Le document épigraphique, cité par Ibn-Khaldoun, qui, ne l'oublions pas, habita longtemps à Taoughzout, près de Frenda, laisse supposer que le byzantin Salomon, général de Justinien, porta ses armes dans la région. Concordance troublante: le capitaine Dastugne, chef de l’ancien bureau arabe de Tiaret, aurait retrouvé un fragment de cette inscription; deux mots subsistaient encore Salomo et Stratégos. Une autre école voit dans les Djeddars les monuments funéraires de la dynastie vandale. Pour M. Gsell, ils sont l'œuvre d'une famille indigène, probablement chrétienne, qui aurait régné sur le pays aux VIème et VIIème siècles. ART CHRÉTIEN Suivons l'excellente classification de M. Gsell : - les églises proprement dites, à l'usage du culte, généralement bâties à la lisière des villes et des bourgs. Cette situation excentrique s'expliquerait par la crainte de braver, au cœur de la cité, les cultes officiels. La même agglomération contient plusieurs églises: c'est qu'à côté de l'édifice catholique s'érige le temple donatiste. La multiplication des basiliques n'est pas, comme l'ont pensé certains apologistes enthousiastes, un signe de ferveur: elle révèle la passion de la querelle théologique, la fureur anarchique berbère qui, en face du dogme orthodoxe, dresse le monument de la doctrine dissidente; - les chapelles destinées à recevoir des reliques. Le nombre en devint si fréquent que l'autorité ecclésiastique s'alarma: lointaine manifestation de cette anthropolâtrie africaine qui, encore de nos jours, sème à la volée, sur les collines, les koubbas vouées aux saints de l'Islam; - les oratoires indépendants avoisinant soit les monastères, soit les habitations privées; - les baptistères; - les chapelles bâties sur le corps des martyrs, comme celle de Sainte-Salsa, à Tipaza. Saint Augustin a parlé de l'Afrique « pleine du corps béni des martyrs ». Le monument de l'Église africaine se trouve généralement orienté de l'ouest à l'est, le presbyterium au levant, la façade au couchant. Cette règle paraît avoir été scrupuleusement observée. Le type le plus répandu est de forme rectangulaire. « Il est rare qu'une cour à portique précède l'église. Plus souvent, une galerie simple ou un vestibule fermé s'étend le long de la façade. Cette façade est percée d'une porte centrale que flanquent parfois deux autres portes plus petites. Elles sont surmontées de linteaux droits. D'après un dispositif fréquent dans les temples païens d'Afrique et les édifices syriens, un évidement en demi-cercle forme souvent décharge au-dessus du linteau. Cette lunette, comme les autres fenêtres, devait être garnie par une dalle de pierre ajourée et sculptée. D'autres portes placées sur les côtés donnent ainsi accès dans l'intérieur du temple » (Marçais). Comme décoration ornementale, l'église nord-africaine est une anthologie quand elle n'est pas un plagiat. On a emprunté aux monuments voisins, tombés en ruines, les socles de statues, les entablements, les colonnes, les chapiteaux. Leporius, prêtre d'Hippone, pour construire un édifice, acheta une maison dont il utilisa les matériaux. C'est là,, on l'a vu, procédé familier aux Byzantins. Pourquoi se donner les soucis de l'invention esthétique, quand des milliers de motifs, de fûts, des métaphores de pierre, des sculptures agonisantes, gisent là sur le sol, parmi les lentisques et les palmiers nains ? Il faut faire vite, bâtir vite: les conversions se multiplient; les donatistes, pressés d'humilier la basilique catholique, ont hâte de la doubler d'un temple de leur foi. Qu'importent la banalité des motifs, les anachronismes de style, les incohérences et les solécismes du détail ! Qu'importe que le monument ne se libère pas de la matière, qu'il s'enlève d'un essor pénible, qu'il rampe sur cette glaise africaine qui l'englue et l'emprisonne ! Le prosélytisme ne raffine pas sur la ciselure d'une acanthe; sa mission est de tirer les âmes du paganisme; son royaume n'est pas de ce monde gréco-romain qui s'éblouit des sourires et des grâces d'Isis. Aussi, l'architecte, l'ornemaniste chrétiens, malgré leur zèle si respectable, restent-ils de main assez lourde. La colonne trouvée dans l'herbe et qui soutint peut-être une attique d'inscription hautaine, est aussitôt mutilée pour entrer dans le nouvel édifice; si elle est trop courte, on lui adjoint un piédestal postiche, ou bien on la coiffe d'un chapiteau déformé, tel un vieux mendiant à qui l'on jette un pétase ; si elle est trop grêle, si elle se brise, vite la béquille d'un support en maçonnerie. Les chapiteaux chrétiens accueillent tous les ordres: la forme ionique devient en faveur. Mais les volutes alourdissent leur courbe et perdent leur idéalité. Le corinthien du temple algérien déforme l'acanthe, l'amaigrit, anémie le relief. L'ornementation des surfaces emploie des décors que l'on peut répartir en trois groupes. D'abord, les dernières survivances de la filiation païenne, mais déjà de sang pauvre et de muscle débile: l'acanthe sans inflexions profondes, les rosaces sans rayonnement, les rinceaux sans luxuriance. Les éléments du groupe chrétien ensuite, gauches, maladroits. le poisson, la vigne s'étirant paresseusement du calice, des figures ailées symbolisant les Evangélistes, les monogrammes du Christ faits de lettres grecques et de la Croix. Enfin, des agencements géométriqu es, cercles, losanges, étoiles, rosaces, empruntés peut-être aux dessins de la mosaïque, aux tissages, à l'ébénisterie de l'époque, ou qui, dans une seconde hypothèse, sont les dernières fleurs d'une sève ornementale de plus en plus raréfiée, les rameaux étiolés d'un arbre sans racines où ne circule plus l'influx généreux de la vie. Entrons maintenant dans le détail : Les églises à plusieurs nefs. - Pas de transept, rareté des tribunes et de l'atrium, portes latérales, abside demi- circulaire parfois remplacée par un espace carré en arrière de la nef, telles sont les caractéristiques générales. La basilique de Sainte-Salsa, à Tipaza (fig. 15), garde de beaux vestiges. Deux parties d'époques différentes: une chapelle qui fut, beaucoup plus tard, transformée en basilique. La chapelle a été construite vers le début du IVème siècle, sur un emplacement où se trouvait déjà le tombeau de Fabia Salsa, morte à 63 ans, mère ou parente de la sainte, et non comme on l'a prétendu; la sainte elle-même. Le sanctuaire qui y fut bâti, en pierres de taille, mesurait 15m 12 x 1506. Deux files de piliers supportant des arcades le divisaient en trois vaisseaux. Détail singulier: dans les piliers, à près de 2 mètres du sol, baillent des orifices rectangulaires, peut-être pour recevoir des supports de rideaux. Au fond, une abside en contrebas du sol de la „ chapelle. La nef s'embellissait d'un pavement de mosaïque. Lors de la transformation en basilique, soit sous l'évêque Potentius, soit aux époques byzantine ou vandale, l'édifice atteignit une longueur de 30"'60. La façade fut agrémentée d'un portique avec six piliers. On maintint la division en trois vaisseaux, avec adjonction de tribunes à environ 4 mètres du sol et dont deux escaliers coudés permet taient l'accès. Chaque tribune était bordée de colonnes à chapiteaux ioniques. Le tombeau de sainte Salsa, ceint d'un grillage, était sans doute au centre de la nef. La basilique abritait de nombreux sarcophages dont certains portent des épitaphes en mosaïque. La hauteur totale du monument devait être d'environ dix mètres. La légende de sainte Salsa est touchante. Issue d'une famille notable du municipe, elle se convertit au christianisme à l'insu des siens. Elle précipite dans la mer le Serpent doré dont le sanctuaire profane la colline des Temples. Elle est massacrée et son corps lancé dans les flots. Alors une tempête s'élève. Un navigateur gaulois, Saturninus, plonge sous les eaux et ramène le corps de la bienheureuse, « cette précieuse perle du Christ ». Aussitôt, 1e vent tombe. La mer redevient souriante. Premier symbole et combien suggestif: il rapproche déjà, en ces temps troublés, le civilisateur venu de Gaule et la petite Berbère. Tipaza a été, comme Cherchell, bien qu'à un degré moindre, un centre de culture et de civilisation. La Basilique, la chapelle contenant le tombeau de l'évêque Alexandre, la Nymphée sont, dans la verdure, d'un effet poignant. L'ocre des rochers, le bleu sombre des vagues, la masse des lentisques, composent avec les ruines et les sarcophages un rythme alterné de mort et de vie. On murmure, une fois de plus, une page de M. Louis Bertrand qui a tant aimé Tipaza : « Des vides s'ouvraient au creux des roches. Des débris d'amphores, de grandes auges de pierre semblables à des carcasses de bêtes émergeaient de la terre rouge. A chaque pas, les ruines funéraires se répandaient parmi les touffes d'asphodèle. On marchait dans de la cendre humaine. L'humus opulent était comme gonflé de cercueils. Mais vorace, jailli superbement de la riche pourriture, tout le peuple vague des broussailles et des plantes déferlait comme une onde sur les fosses à jamais désertes... ». Il convient également de citer, parmi les églises à plusieurs nefs, celles d'Announa (avec des fûts de marbre, longueur 19m60, largeur 13ml5) ; de Henchir El-Atech (32m x 14m20), Benian (26m80 x 16m, avec la sépulture de Robba, jeune fille donatiste), Djemila (26m80 x 16m, avec des restes de belles mosaïques), Khamissa (15m10 x 12m20), Lambèse (20m x 12m50), Tigzirt (40m x 21m) ; Tébessa (formée de constructions de dates différentes comprises dans un grand rectangle. L'église a 22 mètres de large et 80 de long, y compris l'atrium et l'escalier. Trois nefs, deux sacristies, annexes diverses, dont 25 cellules autour du monument Tout le sol avec mosaïques et peut-être, à une certaine époque, placages de marbre sur les murs), etc... Les édifices à une seule nef sont, en général, de petites chapelles. Elles affectent la forme d'un rectangle dont un côté porte une abside arrondie.. La chapelle funéraire de Tipaza, à l'est de la Basilique de sainte Salsa, mesure 9m50 x 4m90. Elle contenait plusieurs sarcophages. A Henchir Bou Ghadaine, au nord-ouest de Batna, restes d'une autre chapelle à vaisseau unique, longue de 16 mètres, large de 7 mètres. A Aïn Ghorab (Tébessa), chapelle sur la sépulture du martyr Emeritus. Les Baptistères. - Ils constituaient, dans la majorité des cas, des bâtiments isolés, situés près de l'église. Ils comprenaient une piscine ronde ou quadrangulaire entourée de degrés et souvent un tabernacle reposant sur quatre colonnes. Ruines à Tébessa, Tipaza, Matifou, Tigzirt, etc... Il nous faut enfin signaler ici une importante remarque de M. Gsell quant au style d'ensemble de tous ces monuments et à leur -origine architectonique: « Malgré les nombreuses attaches de l'Église d'Afrique avec Rome, « les édifices religieux de ce pays n'ont pas été copiés sur « ceux de la capitale du monde latin... Les monuments « chrétiens de l'Afrique du Nord ressemblent beaucoup plus à ceux de la Syrie et de l'Égypte qu'à ceux de « Rome ». En Afrique, la vertu de la ruine romaine, c'est le silence Elle tire de son mutisme une extraordinaire valeur d'émotion. On perçoit, contre ces vieilles pierres, la cadence lointaine d'un coeur. Quel thème, ce silence pour les hauts ténors du romantisme: Tipaza, Timgad et Djemila ont des cordes de lyrisme. Et le touriste, à Tipaza, ferme son guide de poche. Il devine que le passé vit, plus peut-être que le présent. Tipaza, c'est l'archéologie qui s'ouvre dans un écrin de verdure. L'inscription qui figurera au Corpus, vous la découvrez dans la volute d'un lierre. Le vent lui-même est caressant; il ciselle les vagues; comme pour Cherchell, il doit venir des Cyclades. Certes, Djemila, Timgad, Tipaza, vécurent d'une vie criarde. Aujourd'hui, c'est la torpeur d'Orient. Djemila somnole, Timgad est assoupie sous ses colonnes, toutes grêles dans le silence lumineux. L'air tremble de chaleur. Les mouches bourdonnent du soleil. Le lézard classique des ruines frétille sur une acanthe mutilée. Une fente de chapiteau bave des toiles d'araignées. Et elle aussi, est léthargique, Tipaza la marchande, Tipaza, la mystique, Tipaza, où les marins syriens vinrent chercher l'épais vin de Maurétanie. Ses trois collines blondes semblent drapées d'un linceul. La brise du large emmêle les fenouils. Les fourmis pullulent dans les auges mortuaires. Cependant, près de la terre gorgée de tombes, sourit toujours, lustrée, soyeuse, éternelle, la mer bleue des Alcyons.