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revêtue de faïence, oblongue,
très fraîche, dont les murs ménagent des banquettes en
forme de niches; elles sont surmontées de petites colonnes
torses accouplées deux à deux. La sqiffa joue le rôle d'une
salle d'audience et, le plus souvent, d'une pièce d'attente
où l'étranger patiente pendant que les femmes regagnent en
hâte leurs appartements. Ne croyez pas, en effet, que vous
allez vous introduire sans autre façon dans le palais d'un
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raïs; vous entendez des rires furtifs, des sandales qui
claquent sur les carreaux, une voix bourrue qui donne des
ordres, mais une porte massive vous sépare de ce mande
charmant. Elle a un judas et des serrures aussi compliquées
qu'une controverse du Kalam.
Enfin, elle s'ouvre ; les caquetages se sont tus; le large
patio où vous pénétrez est désert. Au centre, un jet
d'eau; tout autour, des portiques aux arcs outrepassés, les
pièces latérales, salle de réception, salle à manger,
chambres à provision, cuisines quelquefois. Même ordonnance
au premier étage et au second quand il en existe; on les
réserve aux femmes (fig. 59). Ils sont ceints d'une galerie,
limitée par une balustrade en bois ouvragé et donnant sur la
cour.
La décoration consiste en carreaux de faïence sur les murs,
en portes sculptées, en plâtres de frises découpées en
dentelles |
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ou pendentifs, en
lambris de plafonds, en petites fenêtres à claustra avec
verres colorés.
A ces caractéristiques de la maison algéroise, ajoutons : |
- La forme générale des pièces beaucoup plus longues que
larges (Certaines ont 15m 2m50).
- Des défoncements à arcades ouverts à l'intérieur des
murs et qui servaient d'armoires.
II est, enfin, une dernière particularité qui se signale à
l'extérieur : des avant-corps projetés sur la rue, qui
augmentent ainsi l'espace disponible à l'étage supérieur.
" Il arrive que, dans les rues étroites, deux maisons se
faisant face se rencontrent et appuient leurs étages
supérieurs l'un contre l'autre.
Quelquefois, la maison projette une de ses chambres au-dessus
de la rue, qui devient alors un passage couvert. " (Marçais)
(fig. 60). |
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La villa rurale est
de même plan, de même distribution que celle de la cité,
avec cette double différence :
a) Les constructions n'ayant plus de vis à vis, les avant-corps,
percés de nombreuses fenêtres, deviennent de "
véritables miradors " qui dominent le paysage.
b) L'espace n'étant plus limité comme à la ville, les
cours, les jardins, parfois les dimensions des pièces
s'agrandissent. Il faut citer, parmi les habitations de
campagne, celle du bey Mustapha (Palais d'été) (fig. 62), le
Bardo, la villa des Arcades édifiée par le fameux raïs
Hamidou. |
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