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répertoires les plus
riches qui soient de l'invention polychromique.
Les laines, une fois teintes par l'École de teinturerie, sont
ensuite mises à la disposition des ouvroirs.
Dessin et palette restaurés, l'avenir s'ouvrait plein de
promesses. |
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De fait la jeune école
décorative algérienne a déjà un palmarès glorieux. En
1925, à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs
de Paris, seize ouvroirs de l'Académie d'Alger ont obtenu
des récompenses, dont quatre Grands Prix, dans la
section " Textiles ". Un Grand Prix spécial a été
décerné aux " Écoles de filles indigènes de
l'Algérie " |
dans la section:
" Enseignement " (Organisation. Méthodes). Dans
plusieurs Écoles de l'Académie d'Alger, la broderie, le
tissage, l'ébénisterie ont montré une perfection, une
maîtrise, une intuition créatrice qui passent de beaucoup le
modeste travail d'apprentissage. Les petites élèves d'Alger,
de Blida, de Constantine et d'Oran ont déjà signé des
oeuvres définitives. Jamais on ne vit plus de dextérité
élégante et légère. La broderie sur tulle s'envole
arachnéenne. Le tapis étale une joaillerie opulente. Les
bois vivent de mille fossettes (1).
C'est à Alger, sur la colline de Sidi-Abderrahmane Taalbi,
que l'art musulman français a bâti son oratoire.
(1) La Caisse de célébration du Centenaire
a consacré d'importantes su ventions aux ouvroirs, à
l'artisanat, à la construction d'une école professionnelle
à Tlemcen, d'un atelier de tissage a Bougie, d'une école de
céramique en Kabylie, etc. |
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Les fondations de la
Médersa plongent dans la terre où, depuis quatre siècles,
repose le saint patron des Algérois. C'est là, près du
petit cimetière où dort le doux théologien, que nous irons
finir ce pèlerinage.
La côte est pénible. Elle s'enrichit d'un symbole:
l'ascension lente de ce pays que nous guidons dans sa marche
à l'étoile. Mais quel grand coup de lumière sur le plateau,
et dans la médersa même, sous les voûtes du hall, entre les
faïences hispano-moresques, |
quels souvenirs, quelles
promesses!
Une céramique empruntée à l'Alhambra perd ici la crispation
de l'Espagne berbère Elle sourit de ses couleurs joyeuses Cet
entrelacs, inspire de Tlemcen, s'allège et s'humanise.
L'arabesque n'est plus léthargique : elle s'éveille soudain,
bondit
leste et audacieuse, le long des panneaux. |
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Elle a les volutes de cette mer française qui chatoie,
là-bas, entre les arcatures des fenêtres. Le fanatisme
rigide de la géométrie s'amollit; il s'infléchit, se
détend. accueille avec gaieté la tige onduleuse des
rinceaux. Art de nuance, de mesure, de grâce. Comme il est
chaud de sympathie et de bonté ! Il vous enlace de ses
courbes. Il a l'effusion cordiale d'une étreinte. C'est qu'il
parle de la France et parler de la France, c'est toujours
évoquer une fête de l'amitié. |
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