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   L'exportation de ces différents minéraux rapporte à l'Algérie entre 50 et 100 millions de francs.
 
Les produits des carrières. - L'énumération des productions minérales ne serait pas complète si nous ne disions quelques mots des produits divers extraits des nombreuses carrières de la colonie.
 
Il faut, au premier rang, citer le kieselguhr. Ce minéral, qui est constitué par des carapaces silicieuses d'algues microscopiques fossiles, est connu sous différents noms: ceux de silice fossile, de terre d'infusoires et de tripoli sont les plus connus. Ses emplois sont multiples; l'utilisation la plus ancienne est peut-être celle de ses propriétés abrasives (qui ne raye pas), pour la fabrication de pierre à couteau, de pâtes dentifrices ou de produits à polir les métaux; mais, depuis quelques années, on utilise sa faible densité et sa capacité d'absorption, des liquides pour la fabrication de briques légères et réfractaires et pour la stabilisation de la dynamite. Aussi les emplois de plus en plus nombreux du kieselguhr ont-ils eu pour conséquence d'accroître la production, qui dépasse actuellement 10.000 tonnes.
 
Les débouchés sont de plus en plus considérables; à l'heure actuelle, la France, avec 3 à 4.000 tonnes, l'Angleterre, avec 3.000 tonnes, les États-Unis, avec 1.500 tonnes, la Belgique, avec un millier de tonnes, sont les principaux acheteurs de kieselguhr d'Algérie.
 
Le plâtre est une autre richesse algérienne dont l'extraction n'est que depuis peu en plein développement. Certains gypses (pierre à plâtre) d'Algérie sont aussi beaux que le plâtre de Paris, universellement renommé. Ils trouvent à l'extérieur, et surtout en Extrême-Orient, une vente de plus en plus importante. La production de gypse atteint maintenant 70.000 tonnes, dont 35.000, valant 4 millions, sont exportées. Le plâtre expédié d'Algérie n'a pas subi de cuisson: c'est simplement du gypse moulu. Ajoutons que les usines à plâtre d'Algérie, qui sont au nombre d'une vingtaine, sont en mesure de satisfaire presqu'entièrement aux besoins de la consommation locale, qui, en raison du développement de la construction, est de plus en plus considérable.
 
On doit encore signaler une production de 500.000 tonnes de pierre à bâtir, d'un millier de tonnes de marbres et onyx, de 60.000 pavés de grés, de 3 à 4.000 tonnes de kaolin.
      

On ne saurait manquer de souligner l'essor pris par l'industrie de la chaux et du ciment. Une quinzaine d'établissements dont certains très importants, emploient un millier d'ouvriers et leur production (150 à 200.000 tonnes de produits d'excellente qualité) permet de réduire très sensiblement les importations de l'Algérie.

L'industrie céramique
compte, de son côté, 25 usines (un millier d'ouvriers) qui fabriquent toutes les catégories de briques et de tuiles exigées par la construction moderne.
 
Nous signalerons encore, dans la production minérale, le soufre, dont l'extraction est d'ailleurs assez faible, et le sel. Ce dernier produit existe en Algérie sous deux formes, soit solide, soit en solution dans l'eau. Bien que les gisements de sel gemme soient très considérables, leur exploitation est rendue difficile par leur éloignement de la côte; aussi, jusqu'à présent, à part une petite extraction indigène, n'a-t-il fait l'objet d'aucune mise en valeur. Plus intéressants sont les marais salants exploités dans quelques lacs salés et, pour une moindre part, au bord de la mer. La produc­tion de sel est de 30 à 40.000 tonnes par an; 15 à 20.000 tonnes sont exportées, presqu'entièrement en France.

 
Fig. 31. - UNE USINE A CHAUX ET A CIMENT DES ENVIRONS D'ALGER Cette usine, une des plus importantes d'Algérie, est outillée pour produire 80.000 tonnes de chaux et de ciment.
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