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   " Trente-six mille autres pièces de cristal parmi lesquelles une boîte ornée de figures en relief du poids de dix-sept roks.
" Parmi une foule de tapis de soie tissus d'or de toutes grandeurs et de toutes nuances, on en distinguait près de mille qui représentaient la suite des différentes dynasties avec les portraits des rois et des hommes célèbres. Au-dessus de chaque figure étaient écrits les noms des personnages et le temps qu'ils avaient vécu.

" Un émir eut en partage une large pièce d'étoffe de soie de Coster; le fond était bleu nuancé des couleurs les plus vives et tissu d'or : elle avait été faite l'an 353 (964) par ordre d'El-Moëzz et représentait les différents pays de la terre, ses montagnes, ses mers, ses fleuves, ses villes, ses chemins comme une carte géographique. La Mekke et Médine étaient parfaitement reconnaissables. Au-dessus de chaque province, de chaque ville, de chaque mer, de chaque montagne, se trouvait le nom brodé d'or, d'argent ou de soie. Elle avait coûté 22,000 dynars (330,000 francs).
" Un autre émir eut, entre autres objets précieux, une tente de satin rouge tissu d'or qui avait été faite pour le khalife Motaouakkel et qui était d'une valeur inestimable.

" Le palais renfermait un nombre prodigieux d'armes de toute espèce. La fameuse épée Dhoul-Fikar tomba en partage à l'un des généraux; un autre eut pour sa part l'épée d'Amrou ; celle d'Abd-Allah, celles de Djafir, d'El-Moëzz et du père du khalife; il y avait une infinité de coffres remplis de poignards dont les manches étaient garnis de pierres précieuses.
" Parmi les armures qui devinrent la proie des factieux , on distinguait la cuirasse d'El-Moëzz estimée 1,000 dynars (15,000 francs) ; l'épée de Hossein fils de Ali, le bouclier de Hamzah; des casques, des cuirasses, des caparaçons enrichis d'or et d'argent; tous ces objets réunis formaient un total de 200,000 pièces d'armes.

    

 

   

" Le magasin des étendards renfermait des richesses inestimables. Depuis la fondation du palais, c'est-à-dire depuis plus de cent ans, on avait employé chaque année, pour former cette riche collection, une somme de 80,000 dynars (1,200,000 francs, soit au total 120 millions de francs). Tout cela fut réduit en cendres par suite de l'imprudence d'un domestique.

" Parmi les objets enlevés au palais de Mostanser, on comptait encore un nombre prodigieux de tentes, de pavillons, de châteaux formés d'étoffes d'or de Dabik, de Behneseh, de velours de satin de Damas, et de soies de toutes espèces et de toutes couleurs. Les uns étaient unis, d'autres étaient couverts des plus belles peintures et représentaient des figures d'hommes. d'éléphants, de lions, de chevaux, d'animaux et d'oiseaux de toute espèce ; l'intérieur était revêtu de velours, de satins brochés d'or et de soie de Coster.

" Chaque tente était accompagnée de ses meubles et ustensiles. On y voyait des colonnes d'argent, des tapis dorés, des vases d'or et des cordes recouvertes de soie. Quelques-unes de ces tentes étaient si vastes qu'il fallait vingt chameaux pour les porter.
 
" On y distinguait une tente appelée la Grande-Rotonde soutenue par une seule colonne de soixante-cinq coudées de haut; la tente avait cinq cents coudées de circonférence et était formée de soixante-quatre pièces d'étoffe qui s'attachaient les unes aux autres par des agrafes d'or. Il fallait cent chameaux pour porter les diverses parties de cet édifice. Toutes les parois de la tente étaient couvertes de figures d'animaux et de peintures d'une grande beauté. Elles avaient été exécutées sous les ordres du vizir Yazoury à l'époque où il était vizir d'Égypte. Cent cinquante ouvriers y avaient travaillé pendant neuf années consécutives, et cette seule dépense s'était élevée à 3,000 dynars (45,000 francs).

 
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