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Cette baie, régulière, moitié
d'ellipse, regarde le nord et a 42 kilomètres d'ouverture. La rade,
située dans la région occidentale de la baie, n'est tourmentée
que par la houle du nord-est qui n'est jamais assez forte pour
compromettre un navire mouillé sur de bonnes amarres. Mais le seul
point absolument sûr est le mouillage de Sidi-Yaïa, petite
anse près de terre. Il en sera ainsi jusqu'à ce que la nouvelle
jetée qui part du fort soit assez avancée en mer. Le mouillage des
vaisseaux est dans la région nord-est de la rade par des
profondeurs d'eau de 12 à 20 mètres, sur fond de vase d'une
excellente tenue. Il est assez sûr pour que des bâtiments de
guerre puissent y stationner sans danger pendant l'hiver; assez
vaste pour contenir une escadre.
A partir de ce point, la côte s'incline
régulièrement vers le sud, puis vers l'est-sud-est, remonte à l'est-nord-est
jusqu'au cap Cavallo, en décrivant une grande courbe
harmonieusement régulière.
Le cap Cavallo, terre assez élevée,
terminé par une pointe aiguë, est voisin des îles Cavallo,
qui ne sont que des rochers. L'île Cavallo, proprement dite,
à 800 mètres de la côte, a 360 mètres sur 80. Les autres îlots,
rocs arides, bas, s'élèvent fort près de terre.
Plus loin monte le cap Afia, une
roche isolée, d'un rouge de feu, qu'entourent des fonds
madréporiques : on y trouve du corail rouge. Entre le cap Afia et
Djidjelli, s'échancrent deux petites criques où se réfugient
quelquefois les caboteurs. Celle de l'est est la plus profonde et la
meilleure : après quoi la côte est formée jusqu'à Djidjelli par
un cordon de roches basses et uniformément placées comme les
pierres d'un quai.
Djidjelli est bâtie sur une grande et
belle plage qui, en se courbant, forme l'enceinte d'un port
protégé contre la mer, au nord, par une ligne de récifs de 900
mètres de longueur,
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en partie reliés entre eux par une jetée en cours
d'exécution ; abrité des vents d'ouest, mais exposé aux vents du
nord-est, il est, en somme, dangereux.
De Djidjelli à l'embouchure de l'Oued-el-Kébir,
la côte suit à peu près l'est-nord-est presque en ligne droite ;
un peu plus loin, elle se courbe vers le nord et forme la baie de Mers-el-Zeïtoun
(le port des olives) où les bâtiments trouvent un bon fond et un
bon abri des vents d'est. Ici se dresse le premier des sept caps
dont le cap Bougaroni est composé. Ce cap, point le plus
septentrional de la côte algérienne, occupe de l'est à l'ouest
une étendue de 30 kilomètres. Il se rattache au mont Goufi (1,090
mètres). Il est bordé de falaises et découpé par des baies
profondes où l'on trouve de bons abris contre les vents du
nord-ouest et d'ouest ; le fond n'y est pas très bon, si ce n'est
dans la baie de Collo, rade foraine, d'où l'on peut
appareiller par tous les vents, et qui est praticable en toutes
saisons, même avec les mauvais temps. Les grands navires y jettent
l'ancre par 25 brasses d'eau sur un fond de sable vassard. L'anse
qui sert de port, abritée de tous les vents dangereux, offre aux
navires un abri sûr; la baie de Collo se termine à l'ouest par le Ras-Frao,
roches peu élevées. A peu de distance da rivage s'élève l'île
de Collo, rocher de 60 mètres de haut. Puis la côte, séparée
par un faible intervalle de roches énormes qui forment l'îlot
Tarsa et l'île de Srigina, continue à courir vers
l'est, sinueuse, escarpée, jusqu'à une petite pointe formant cap,
puis tourne au sud en conservant le même aspect jusqu'à Stora.
L'anse de Stora occupe le fond
d'un golfe d'où il est difficile de sortir par les vents du large.
Elle présente au sud-ouest une très belle plage, propre au
débarquement des marchandises et au halage des bateaux, mais
n'offre un bon abri contre la mer que par les vents d'ouest et de
sud-ouest. En hiver, les bâtiments jettent l'ancre, en dehors de
l'anse, par 16 à 18 brasses d'eau ; mais ce mouillage extérieur,
battu en plein par la grosse mer, est lui-même fort dangereux. |
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