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les petites tribus chaouïa de l'Ahmarkaddou;

les Beni Oudjana et les Beni lmboul, sur les plateaux du Chelia et du Noughis ;

les Amamra, entre le Chelia et Khenchela ; les Achèche, entre Batna et le Chelia ;

les Nemencha, entre Khenchela et Tebessa.

Autour de l'Aurès, dans le Sahara, les principales tribus nomades sont les Sahari, à l'ouest de l'oued Biskra ; les Arab Cheraga et Gharaba, dans les Ziban.

Deux grands partis, ou sofs, divisent les tribus de l'Aurès et du Sahara voisin, comme ils divisent toutes les tribus de l'Algérie. L'un regarde la conquête française comme un fait accompli, et en accepte les avantages avec les conséquences; l'autre est le vieux parti musulman, qui nous hait sans mesure.

D'une manière générale, les fractions opprimées des Berbères, des nègres, des khammès, se sont ralliées à la conquête. L'aristocratie arabe, qui a vu diminuer son prestige, son autorité, et ses richesses, nous est hostile.

En 1859 et en 1879, ce furent les marabouts qui fomentèrent les insurrections de l'Aurès, et ils échouèrent autant devant la froideur des Chaouïas que devant la force de nos armes.

Quatre ordres religieux se partagent l'influence dans l'Aurès; leurs centres sont :

1° La zaouïa de Timmermassin (secte dissidente des Abd el-Hafid);

    

 

   

2° La zaouïa de Kheran, affiliée à celle de Liana, qui domine les Beni Imboul, le djebel Cherchar; et une partie de la Tunisie, où elle a une zaouïa à Nefta. Cet ordre s'est, depuis plusieurs années, montré assez sympathique;

3° La zaouïa de Tolga, dans les Ziban, qui domine le nord du Sahara; elle se rattache à l'ordre puissant des Rhamania, dont le fondateur est Si Abd er-Rhaman bou Koubrin. Le grand maître algérien était le vieux cheikh Heddad, des environs de Boghar; mais une autorité supérieure, connue des dignitaires seuls, imprime, dit-on, à tous les khouan, l'impulsion à laquelle ils obéissent aveuglément.

La zaouïa de Tolga a pour supérieur immédiat le marabout de Tozeur, en Tunisie. Elle est fort ancienne, compte un millier d'élèves et reçoit dès dons considérables. En 1849, on eut à se louer de ses bons offices pendant le siège de Zaatcha; il en fut de même en 1876, lors de l'attaque d'el-Amri. En 1879, son attitude fut moins franche;

4° La zaouïa de Temassin, de l'ordre des Tedjâna, qui domine l'Oued-Righ, le Souf, et l'extrême Sud. Nous en parlerons plus loin en détail.

L'insurrection de 1879 dans l'Aurès fut fomentée par des khouan de Timmermassin , qui réussirent d'abord à faire surprendre et à massacrer plusieurs chefs dévoués à la cause française ; mais bientôt enveloppés par les colonnes parties de Batna, de Khenchela, et de Biskra, les insurgés, dont le centre d'action avait été el-Hammam, n'eurent d'autre alternative que de chercher à s'échapper dans le Sahara, par la vallée de l'oued Guechtane.

C'est ce qu'ils tentèrent; mais les goums de toutes les tribus qu'il leur fallait traverser, les razzièrent impitoyablement; puis, les spahis du poste de Zeribet, se jetèrent sur eux avec les goums du djebel Cherchar et du Zab Chergui. Poussés de tous côtés, ils voulurent gagner l'oasis de Negrine à travers

 
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