Le colonel Duvivier tenta l'un et
l'autre moyen.
Après une petite reconnaissance dirigée le 2 mars, sur
les bords d'un ruisseau et dans des terrains marécageux
situés au-dessous de Demous, le 5 mars, dès la pointe du
jour, une colonne se porta rapidement sur le village de Kialna
l'un des plus proches de Bougie. Les habitants qui
appartenaient à la tribu ; des Mzaïas l'évacuèrent à la
hâte. Le commandant y fit mettre le feu et commença à
rétrograder sur la ville. Alors, de tous les points, des
Kabyles exaspérés par la vue de l'incendie viennent le
harceler avec acharnement. Il exécute sa retraite en
échelons avec ordre et sang-froid : une charge faite à
propos par un escadron des chasseurs d'Afrique, récemment
arrivé, laisse vingt-cinq Kabyles sur le carreau et dégage
la colonne, qui rentre dans les lignes avec quatorze blessés,
dont trois mortellement.
L'action de la garnison au-dehors se maintient encore
pendant le mois d'avril. Les Kabyles étaient venus attaquer
nos postes dans les journées du 18, du 19 et du 20. Le
commandant supérieur se proposa de les châtier encore par la
destruction de quelques villages, unique moyen de les
atteindre dans leurs intérêts matériels. Le 25, une
nouvelle sortie s'exécute ; on refoule un parti kabyle
concentré à Demous ; les villages de Dar Nassar et de Gumra
tombent en notre pouvoir ; ils deviennent la proie des
flammes.
Enfin, le 29 avril, voyant des groupes considérables
occuper le moulin de Demous et le marabout du marché, le
colonel Duvivier fait sortir l'escadron de chasseurs, et lui
ordonne d'exécuter une charge, en l'appuyant lui-même de
quelques compagnies. Cinquante cadavres, et quatre prisonniers
restent en notre pouvoir ; les Kabyles se dispersent.
Ces premiers combats semblaient annoncer l'intention d'une
offensive entreprenante :
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