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ligues kabyles un petit noyau de tribus capable de lever environ mille fusils.

Immédiatement au-dessous, on rencontre la plus forte confédération de toute cette vallée. Six tribus la composent, et la principale lui donne son nom ; c'est celle des Beni-Hala, qui compte 800 guerriers. Viennent ensuite les Reboulas dont nous avons déjà noté l'esprit industriel, et les Beni-Brabim : toutes ensemble offrent un effectif de 2,350 fusils. Cette région semble ouverte surtout aux influences religieuses : tantôt on la voit secouée par le fameux agitateur, Si Moussa-bou-Hamar, derkaouï et marabout, tantôt cédant à l'action plus douce de la famille des Sidi Ben-Ali-Chérif, forte ment établie sur la Summam.

En aval du territoire des Reboulas, un lacet prononcé de l'Adjeb enveloppe, sur la rive gauche, trois tribus : les Beni-Haffif, Beni-Chebana, et Beni-Djemati, dont le soff peut mettre sur pied près de 1,500 fusils.

Sur la rive opposée s'étendent les Ouled-el-Khraff, qui n'appartiennent, avec leurs 500 guerriers, à aucune confédération déterminée, mais s'unissent le plus souvent aux tribus du Guergour.

Les Beni-Ourtilan offrent de même un petit groupe isolé, susceptible de mettre 800 hommes sur pied.

Enfin, le grand angle formé, sur la rive gauche de l'Adjeb, par le confluent de cette rivière avec la Summam, embrasse plusieurs tribus alliées dont la contingent militaire peut monter à 1,860 fusils. Ce sont les Imoubas, Seddoug, Beni-Moali, etc. Leur fraction la plus faible, celle des Mzitas, confine aux célèbres Bibans (1 )-(Portes de Fer).

 

(1) Bibans signifie seulement portes ; c'est le pluriel de bab.

    

 

   
Une famille antique et vénérée, les chérifs El-Mioub, appartenant à la noblesse religieuse, gouverne presque sans rivalités ce pays riche et difficile.
 

III.

 
Le Sebaou, dans la partie inférieure de son cours, où il s'appelle Oued-Neça, sépare la Kabylie propre ment dite du territoire des lssers. Ceux-ci furent soumis en 1842, et rattachés directement à l'administration centrale d'Alger. Nous n'en parlerons jamais que par occasion ; ils n'entrent point dans notre cadre.

La banlieue de Dellys est occupée par un certain nombre de petites tribus qui confondent en grande partie leurs intérêts avec ceux de la ville, et qu'à ce titre on doit considérer comme une confédération distincte. Ses membres principaux sont les Beni-Slyems, les Beni-Thour. Elle peut lever 1,400 fusils.

Le soff de Taourga enveloppe au sud et à l'est la banlieue de Dellys ; il compte trente-un villages et 6,600 fusils. Ses tribus les plus fortes sont les Beni Djenad, les Beni-Ouaguenoun, les Flisset-el-bhar, ou Flissas du bord de la mer.

La vallée du Sebaou, dans sa partie la plus fertile et la plus riche, appartient aux Ameraouas, puissante tribu de quarante villages, et qui peut marcher seule avec son effectif de 3,300 fusils.

En appuyant vers l'est, on rencontre immmédiatement la grande confédération du Sebaou-Supérieur. ou plutôt de l'Oued-Safsaf, car tel devient son nom. Elle renferme cent vingt-cinq villages et 11,550 fusils. Citons les plus fortes tribus qui entrent dans sa composition : Beni-Raten, Beni-Ferraousen , Beni-bou Chaïb , Beni-Grobry , Beni-Hidjer. On trouve dans la haute région deux villes dont nous avons déjà parlé : Djemmâa-Sahridje et Koukou.

 
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