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   précieux. Une galerie qui règne le long du quai, la plus longue connue en Europe, unit le Louvre au château des Tuileries, et renferme le musée de peinture. Une galerie parallèle a été commencée par Napoléon, mais est loin d'être terminée.
« Le château des Tuileries est ainsi nommé, parce qu'il s'élève sur un emplacement occupé autrefois par des fabriques de tuiles. Catherine de Médicis le fit commencer; Henri IV et Louis XIV en changèrent les dispositions, que Louis-Philippe a aussi modifiées. Il se compose du gros pavillon du milieu, dit pavillon de l'horloge, de deux ailes latérales, et aux extrémités des pavillons Marsan et de Flore. Cet édifice, bizarre dans ses détails, ne manque pas de majesté dans son ensemble. Le drapeau tricolore qui flotte au-dessus du pavillon de l'horloge, annonce la présence du roi, dont ce palais est la demeure ordinaire. Quand le roi est en voyage, le drapeau disparaît. Le jardin des Tuileries, dont les factionnaires interdisent l'entrée aux promeneurs en veste, planté sur les dessins de Lenôtre , artiste célèbre du siècle de Louis XIV, a 500 toises de long; sa largeur, qui correspond au développement entier du palais, a 168 toises. Il se compose de parterres où figurent trois bassins, et de deux quinconces de superbes marronniers, autour desquels se prolongent deux terrasses latérales, qui forment retour a l'extrémité du jardin. Une immense allée sépare les deux quinconces, et conduit à un bassin orné d'un jet d'eau, qui s'élance plus haut
    

 

   

que les cimes des arbres; elle se termine par une grille à la place de la Concorde. En avant de cette place, un double fossé règne au pied du retour des deux terrasses. C'est le dernier vestige des fossés avec pont-levis qui entouraient autrefois cette demeure royale.
« La place de la Concorde, qui porte aussi les noms de place de la Révolution et de place Louis XVI, en souvenir du roi qui y monta sur l'échafaud , va recevoir dans son centre l'obélisque de Louqsor, à l'endroit même où s'élevait en 1793 une statue colossale en plâtre de la liberté. Cette place quadrangulaire offre le point de vue le plus riche de la capitale : à l'est le château des Tuileries, à l'ouest la magnifique avenue des Champs-Élysées, terminée par l'arc de triomphe de l'Étoile, dont Napoléon jeta les fondemens lors de son mariage avec Marie-Louise; au nord la riche colonnade d'ordre corinthien de l'église de la Magdeleine, que Napoléon commença pour en faire le temple de la gloire, et au sud le pont de la Concorde, chargé de statues, et conduisant à la façade du palais de la chambre des députés. C'est le point qui donne de Paris l'idée la plus imposante, le seul où il y ait harmonie complète dans la magnificence. Il faut voir par une belle journée cette place, et les Champs-Élysées couverts de riches voitures et d'élégans cavaliers qui se rendent au bois de Boulonne, situé à dix minutes de chemin de la barrière.
« Le Palais-Royal, propriété particulière du due d'Orléans, porta d'abord le nom de Palais-Cardinal,

 
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