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C'étaient Sebdou,
Saïda, Takdempt, Taza, Boghar. Le principal de ces
établissements était Takdempt, située à 10 kilomètres
de Tiaret, sur les bords de la Mina; il y fit construire une
kasba, un arsenal et la peupla avec des habitants de
Mostaganem, de Médéa, de Miliana. Il avait calculé que
ces centres seraient inaccessibles aux armées françaises,
embarrassées d'un énorme matériel. « Le maréchal
Bugeaud, dit-il, m'a prouvé que je m'étais trompé. » |
LES EUROPÉENS
CHEZ ABD-EL-KADER |
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On peut ranger en trois
catégories les Européens qui ont été en rapports avec
Abd-el-Kader ou ont séjourné auprès de lui : les consuls,
les aventuriers ou renégats, les prisonniers. Après le
traité Desmichels, les Français eurent comme consul à
Mascara un Syrien qui avait servi aux mamelouks de la garde
impériale, Abdallah d'Asbonne. Le traité de la Tafna
prévoyait également que la France entretiendrait des
agents auprès de l'émir. On songea, pour cette fonction
délicate, à Duvivier, à La Moricière ; on choisit
finalement le commandant Menonville, du 47e de ligne,
qu'accompagnait le docteur Warnier ; il devait, d'après ses
instructions, « étudier le caractère de l'émir, ses
projets, son armement, lui donner une idée exacte de la
puissance militaire de la France, lui dire qu'il était
appelé à régénérer l'Afrique, lui parler souvent du
pacha d'Égypte qui s'était entouré de Français;
l'accompagner dans ses déplacements pour étudier le pays
».
Quelques semaines s'étaient à peine écoulées
lorsqu'on apprit que Menonville, devenu subitement fou
furieux, s'était suicidé après avoir tué son
interprète. Après deux intérimaires, on envoya le
capitaine Daumas, qui avait appris l'arabe et s'intéressait
beaucoup aux mœurs des indigènes.
Consul à Mascara du 13 novembre 1837 au 15 octobre 1839,
Daumas est, avec Léon Roches, l'Européen qui a le mieux
connu et compris l'émir. |
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