Page précédente Alger et l'Algérie- Charles de GALLAND Retour page Table des matières Chapitre V - Dans le Département de Constantine Page suivante
     
  
Ce sont soit des caveaux analogues à ceux de Gouraya, soit de simples fosses dont quelques-unes sont creusées pour se modeler sur la forme du corps humain (Stéphane Gsell ).

Un détail curieux à noter, c'est la découverte de nombreux spécimens de coquillages appelés "rochers " (Murex de Lamarck), ce qui induit les archéologues à supposer que la vieille ville d'Igilgili fut dans l'antiquité un centre de fabrication de la pourpre. On sait en effet que le murex a une coquille ovale oblongue, avec des formes très diverses, fournissant la matière à teinture. On les trouve dans toutes les mers tempérées sur les rives du Péloponèse et surtout sur les côtes de la Phénicie. Les Anciens faisaient de ces mollusques une pêche abondante pour obtenir la belle couleur de pourpre, si précieuse et si recherchée... " Vobis picta croco et fulgenti murice vestis " (Virgile). A vous le vêtement teint de safran et de la pourpre éclatante.

A l'époque romaine, Djidjelli était reliée à l'antique Saldac (Bougie) par une voie de communication le long de laquelle avaient été construits des castella et des emporia.

II est à présumer que la ville eut des relations nombreuses, soit maritimes soit terrestres, qui contribuèrent à une certaine prospérité.

Au début du XVIe siècle, les deux corsaires Aroudji et Kheir-ed-Dinn, deux frères d'une grande audace, firent leur apparition à Djidjelli. Dans un chapitre précédent, j'ai déjà tracé le portrait de ces deux hommes.

DJIDJELLI. - LE FORT TURC

Nés dans une île de la mer Egée, fils d'un père d'abord potier, puis patron de navire, élevés à la bonne école, marins accomplis, avides d'aventure et de pillage, ils s'élancèrent sur les flots en quête de proies faciles. Leur ambition augmenta avec leurs premiers succès.

Mais, après un double échec devant Bougie, d'où ils voulaient chasser les Espagnols, ils se replièrent sur Djidjelli dont ils projetaient de faire un point de concentration et de ravitaillement.

Là, les 1.200 habitants de la ville, désireux de participer aux bénéfices abondants de la piraterie, firent aux deux frères une réception enthousiaste. On leur conféra sur le champ des droits de suzeraineté sur tout le pays, avec les privilèges inhérents à la souveraineté.

 
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