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Ce fut le premier port occupé par
des Turcs. Sous leur commandement, presque sans contrainte,
les côtes d'Espagne, de la Sicile et de la Sardaigne furent
livrées aux horreurs de la piraterie. |
Ce fut en vain que, le 30 septembre
1516, Francisco de Vero, grand maître de l'artillerie en
Espagne, avec 80 navires et 8.000 hommes, tenta contre Alger
une expédition qui se transforma en désastre. A son retour
en Espagne, Francisco de Vero, que l'on rendait responsable de
cette défaite sanglante, fut tué par la populace, et les
exploits des corsaires recommencèrent. |
Le 19 mars 1662, le Roi Louis XIV,
décidé à frapper un grand coup, adressait au Duc de
Beaufort la lettre suivante : |
" Ce que je désirerais le
plus, ce serait que vous pussiez prendre quelque poste fixe en
Afrique, soit qu'il fût fortifié, soit qu'il fût dans une
assiette à le pouvoir être facilement... " |
François de Vendôme, duc de
Beaufort, fils de César de Vendôme et petit-fils de Henri IV
et de Gabrielle d'Estrées, naquit à Paris en 1616 et mourut
en 1669. Il s'était distingué par son courage et sa
participation à plusieurs expéditions. Agité, frondeur,
sous le règne d'Anne d'Autriche, il était entré dans la
cabale des " Importants ". Pendant la Fronde,
élégant, familier, il était devenu populaire et avait reçu
le nom de roi des Halles. |
Obéissant aux ordres du souverain,
le duc de Beaufort, avec sa flotte transportant 6.000 hommes,
s'empara de Djidjelli le 23 juillet 1664. Il laissa dans la
ville une garnison de 5.200 hommes sous les ordres du
commandant Gadagne, avec des munitions insuffisantes et des
possibilités hypothétiques de ravitaillement. Le duc de
Beaufort reprit la mer pour continuer ses croisières. Mal lui
en prit : les populations nullement "apprivoisées",
suivant l'expression de Louis XIV, mais belliqueuses et
ardentes dans les représailles, marchèrent en grand nombre
contre la petite garnison. Celle-ci, désemparée et perdant
courage, réclama à grands cris le réembarquement à bord
des trois ou quatre frégates encore dans le port. En vain
Gadagne protesta et menaça. L'embarquement se fit en
désordre et en tumulte dans la nuit du 29 au 30 octobre 1664. |
1.500 ou 2.000 de nos soldats
furent tués, et, par un surcroît de malchance une des
frégates " La Lune " périt au cours d'une tempête
avec 1.200 hommes, en vue de la Provence. |
On chargea le duc de Beaufort de
venger ce douloureux échec. Devant la Goulette, en 1665, le
duc captura et incendia une escadre. Devant Cherchell un dur
châtiment infligé aux corsaires finit par émouvoir Ali
Chérif, chef de l'Odjak, qui se hâta de conclure un traité
de paix (1666). Peu de temps après, Ali fut assassiné. |
Djidjelli fut occupé par nos
troupes en mai 1839, mais ne cessa d'être inquiété par les
tribus non soumises. L'occupation ne devint définitive qu'en
1851, à la suite de l'expédition dirigée par Saint-Arnaud. |
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