Page précédente Alger et l'Algérie- Charles de GALLAND Retour page Table des matières Chapitre V - Dans le Département de Constantine Page suivante
     
  
Sous le règne de Charles IX, Sélim II fit concession à la France du commerce des places, ports et hâvres de la Calle, de Collo, du cap Rosa et de Bône. En 1560, " Le Bastion de France " fut achevé. En 1604, la France recevait confirmation de toutes les concessions déjà faites ; et, 20 ans après, Amurath IV cédait à la France, en toute propriété, les places dénommées " le Bastion de France " comprenant La Calle, le cap Rosa et Bône.

D'après Galibert, le premier comptoir important fut établi à La Calle par les deux armateurs marseillais Linche et Didier.

Plusieurs années après, la violation des traités et une terrible recrudescence dans les méfaits de la piraterie furent les causes d'un arrêt de la pêche du corail, des transactions commerciales et de la ruine du Bastion de France. Grâce à son énergique intervention, Sanson Napollon, d'origine corse, délégué du royaume de France, entreprit des négociations efficaces pour le rétablissement du Bastion et la reprise de la pêche du corail. Bien que l'anarchie régnât à Alger à cette époque, il s'acquitta heureusement de sa mission difficile dans le mois de juin 1626. Au traité conclu était annexé un curieux état de tout ce qui était nécessaire pour l'entretien du Bastion de France, de La Calle, du Cap Rosa et de la maison de Bône.

La pêche du corail à laquelle La Calle dut une grande prospérité se continua, avec des fortunes diverses, jusqu'en 1880; elle est aujourd'hui abandonnée. La Calle n'en apparaît pas moins comme un des points les plus pittoresques du littoral oriental de l'Algérie. Elle se divise en deux quartiers, la vieille ville et la ville nouvelle. Les forêts domaniales, qui couvrent une superficie de 100.000 hectares, offrent des buts nombreux d'excursions intéressantes. Quant à la rive méditerranéenne, dans toute cette région, elle réserve aux plus difficiles des surprises inattendues.

 
HAMMAM-MESKOUTINE
 

A Hammam-Meskoutine on trouve, dans le domaine de l'hydrominéralogie, un phénomène curieux. Les eaux chaudes jaillissent et s'écoulent avec des températures de 78 à 95 degrés. On peut aisément se rendre compte du débit considérable de ces eaux chaudes qui donnent 500 litres à la seconde. S'échappant de trois griffons, l'eau minérale tombe en cascade d'une hauteur de 30 mètres, s'épand dans des vasques naturelles et s'écoule à travers des cônes rocheux d'une blancheur éclatante ou encore teintée de rouge ocreux, cependant que, suivant l'heure du jour, des vapeurs irisées flottent dans l'atmosphère.

Depuis des siècles, le sol ressent les effets bienfaisants de ces eaux miraculeuses. La végétation y est exubérante parmi les oliviers, les arbres fruitiers et les essences particulières au pays.

 
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