Aïn-Mokra a connu une grande
prospérité grâce à l'exploitation par la compagnie de
Mokta-el-Hadid des minerais de fer oxydolé magnétique que
contenaient les Kefs Mokra, Mirba-el-Kirsch et Ksir Aïch.
L'épuisement des gisements a réduit la population
européenne à quelques unités. Le voisinage du lac Fetzara a
donné à ce village une réputation d'insalubrité qui
disparaîtra prochainement grâce au dessèchement du dit lac.
Lorsque les travaux entrepris par
le service des Ponts et Chaussées auront asséché le lac
Fetzara, ce qui demandera encore deux ans, Aïn-Mokra
deviendra un centre agricole très important si les 14.000
hectares du Fetzara peuvent être cultivés.
A signaler le lac Fetzara où le
gibier d'eau abonde en toutes saisons, les anciens travaux de
la mine de Mokra, les plantations d'eucalyptus en massifs
denses, les forêts de chênes-lièges du domaine de
Noireterre, l'usine de préparation des lièges de la
société des Hamendas.
Excursions aux environs. -
Lac Fetzara, Herbillon, Bône, Jemmapes. Industries. - Lièges
en planches ; bois d'eucalyptus.
Productions et ressources de la
région. - Céréales, fourrage, élevage principalement
des bovidés, peaux, beurre, volailles, gibier. Le marché qui
a lieu le dimanche est le plus important de la région.
Distance d'Alger 558 kil., du
chef-lieu du département 150 kilomètres.
LA CALLE
Si j'insiste sur l'histoire de La
Calle, surtout à partir du XVIe siècle, c'est que
les faits qui s'y rattachent font mieux comprendre la nature
de nos rapports avec le gouvernement de l'Odjak. C'est d'un
intérêt tout particulier pour ceux qui se plaisent à
étudier le passé.
Malgré les difficultés du
débarquement, à cause de nombreux récifs, il est probable
que les Phéniciens y installèrent un petit entrepôt. Près
de la Calle on a retrouvé des dolmens et des tombes creusées
dans le rocher, celles-ci datant peut-être de la période
romaine. Sous la domination des Romains, la petite bourgade
s'appelait " Tunisia ".
Mais c'est surtout à partir du XVIe
siècle que l'histoire de La Calle s'illustre de faits qui se
rattachent à notre histoire. Les Marseillais, par leur
origine phocéenne, avaient de qui tenir. Entraînés par le
goût des entreprises lointaines et leur sens du commerce, ils
se montrèrent aussi audacieux que leurs hardis précurseurs.
Voici, d'après le baron Baude,
quelle a été l'origine des établissements français sur les
côtes de l'Algérie. En 1520, des négociants provençaux
traitèrent avec les tribus pour faire la pêche du corail
depuis Tabarca jusqu'à Bône.