Page précédente Alger et l'Algérie- Charles de GALLAND Retour page Table des matières Chapitre V - Dans le Département de Constantine Page suivante
     
  
le cadre imposant qui leur convenait avec des protagonistes dignes de ces chefs-d'œuvre. On peut même dire que ces représentations, par leur valeur, l'emportèrent sur les spectacles coupés d'intermèdes licencieux offerts au peuple de Calama, en 408, à l'occasion de la fête des fèves et en l'honneur de Carna, la déesse, 1.500 ans auparavant. Fêtes d'ailleurs troublées par les pires excès et les sévices exercés contre les orthodoxes et leur évêque Possidius. Il fallut même l'intervention de St-Augustin pour rappeler à l'ordre et à la modération les Calamenses mutinés.
 

On n'est pas éloigné à cette époque de l'invasion des Vandales qui menaçaient Hippone au moment où Saint-Augustin allait expirer.

 

Reportons-nous un peu aux premiers temps de Calama, sous le règne de Septime Sévère (193-211) alors que la ville était embellie de toute la floraison d'une situation brillante, au milieu de la richesse de ses monuments et de la profusion de ses statues. Elle était administrée avec sagesse et fermeté par Lueius Annius, Ælius Clemens, augure et flamine perpétuel. Après sa mort, sa fille Annia Ælia Restituta, reconnaissante des honneurs rendus à son père par ses concitoyens, fit construire à ses frais, le théâtre qui lui coûta 400.000 sesterces (la valeur du petit sesterce allait de 20 à 40 centimes).

Annia Ælia nous apparaît comme une femme de tête et de cœur. L'une de ses statues est conservée au Musée de Guelma.

 

Le 10 novembre 1836, l'avant-garde de l'armée française, se dirigeant de Bône sur Constantine sous les ordres du Général de Rigny, fit halte à Guelma. Et, le 15, il y fut rejoint par le duc de Nemours et le maréchal Clauzel. Le colonel Duvivier et le capitaine Hackett entreprirent sans tarder des travaux importants. Ce fut le début de l'occupation.

 

Aujourd'hui, Guelma est une jolie petite ville de 6.789 habitants, située entre Bône et Constantine et dominant la vallée où coule la Seybouse. Tout dans la région semble donner le sentiment d'un bien-être qui s'accroîtra de plus en plus.

 

Guelma est le centre d'excursions qui, à tous les points de vue, éveillent une curiosité toujours satisfaite. Vers Héliopolis où la famille des Servilius, en l'an 65, avait acquis une grande autorité. On pourra s'arrêter également au col du Fedjoudj.

 

De Guelma il est facile de se rendre aux ruines d'Announa, l'antique Thibilis et aux eaux chaudes d'Hammam-Meskoutine (aquae thibilitanoe).

 
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