Nous connaissons les Mozabites qui
ont pénétré dans toutes les villes de l'Algérie. Leur
physionomie nous est familière. Courts, épais, ramassés sur
eux-mêmes, ils diffèrent absolument, par leurs traits et
leur structure physique, des autres indigènes. Ils sont, par
nature et destination, actifs, industrieux et habiles
commerçants. Ils sont marchands d'étoffes, épiciers et
bouchers. Ils apportent ou envoient les bénéfices réalisés
et les sommes amassées, dans leur M'zab, où les attendent
leurs femmes qui, sous aucun prétexte, ne doivent quitter le
pays. Quelques-uns déjà déposent leurs fonds dans les
banques. D'où sortent-ils ? On en est aux hypothèses.
Peut-être sont-ils les descendants d'une colonie punique ;
quoi qu'il en soit, ce sont des schismatiques Ibadites, qui
après le meurtre d'Ali, furent obligés de se séparer de
l'Islam orthodoxe. Dans le M'zab, ils ont planté des
palmeraies et fondé, d'abord cinq villes saintes, Beni Isguen,
Ghardaïa, Mélika, Bounoura, Ateuf ; et, plus tard, pour
abriter d'autres Ibadites, Berriane et Guerrara. Les Mozabites
obéissent exclusivement aux prescriptions édictées par le
Kitab-Nil. Les croyants reconnus coupables d'une infraction
sont frappés d'excommunication. |