Dans le Sahara Algérien il y a des dunes en surface ou en amoncellements : ce sont les ergs. Mais, dans la majeure partie, le sol est fait de roche nue.

Le pays saharien est habité par les Touareg et les Chaamba, deux fractions séparées par d'âpres rivalités.

Les Touaregs se divisent en deux groupements les Hoggar (Sahara central), et les Adiers (Sahara oriental). Ils sont courageux, belliqueux, et méritent trop souvent la dénomination de pirates du désert. Ils parlent la langue tamachèque que possédait entièrement, même dans sa grammaire et ses subtilités, le père Charles de Foucault, cet homme admirable, animé d'une foi profonde et qui aima le désert, où il est enseveli a côté de cet autre apôtre saharien de si noble figure qui s'appelle le général Laperrine. Les deux sépultures, à Tamanrasset, sont séparées par un monument modeste, suprême jalon de leur belle carrière.

Ces tribus vivent dans un état féodal avec une hiérarchie nettement définie: nobles, vassaux, serfs ou harratines sous le pouvoir d'un chef élu, un Aménokal. Leurs femmes jouissent d'une sorte de prépondérance sociale. Parmi ces femmes, il v a des poétesses et des improvisatrices.

Le commandant Duclos incline à penser que les caractères dont les Touareg se servent pour leur écriture est d'origine libyque. Peut-être a-t-il raison. On pourrait aussi, par similitude des signes graphiques, leur attribuer une descendance Etéo-Crétoise, d'après les fouilles du docteur Evans à Knosos, dans l'île de Crète à quelques kilomètres de Candie. M. Potier, dont on connaît l'érudition, a