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Les palmeraies. -- Palmiers
et dattes. - Les palmeraies sont le merveilleux
complément des paysages dans des pays qui, sans elles,
seraient mornes et désolés. Elles ne sont pas seulement une
parure, elles contribuent, pour une large part, à
l'alimentation des indigènes et sont un produit de grosse
exportation. La datte, comme la banane, est un aliment
complet. Le père Charles de Foucauld, dans le désert à
Tamanrasset, vivait surtout de galettes faites avec du blé
grossièrement trituré, de dattes et de khéfis. Le khéfis,
dont il nous a donné lui-même la recette empruntée aux
Hoggar, est un mélange longuement pétri de morceaux de
galette et de dattes débarrassées de leurs noyaux. Les
raffinés y ajoutent, quand ils ont un invité, un peu de
vieux beurre arabe. |
Le palmier isolé a une sorte de
mélancolie hiératique. En masses profondes, avec les
ondulations et les palpitations de leurs palmes, sous le
soleil ardent et leurs racines dans l'eau, les palmiers
puisent dans le sol la sève nourricière et, autour d'eux,
ils répandent la joie et la vie. |
On peut s'en faire une idée
d'après les chiffres suivants qui n'ont rien d'exagéré. La
production annuelle et moyenne des dattes en Algérie
représente un million de quintaux et une valeur de cinquante
millions de francs au moins. Deux mille quintaux de dattes
sèches sont. exportées et utilisées pour la distillation.
On pourrait aussi les convertir en farine sucrée convenant à
la pâtisserie ou à d'autres usages alimentaires. Cent mille
quintaux de dattes de bonne qualité sont exportées
annuellement hors de l'Algérie. |
On distingue trois qualités de ces
fruits : les dattes molles (ghars), les dattes sèches (degla-beïda),
les dattes fines (deglet-nour). L'industrie française a fait
beaucoup pour l'amélioration et le développement de la
culture des palmiers-dattiers. En 1856, on ne comptait dans le
cercle de Touggourt que 399.000 dattiers ; et, en 1921, le
dernier recensement en révèle un 1.690.000. |
Des Français, vraiment dignes
d'éloges, avec une opiniâtre constance dans les efforts, ont
foré des puits artésiens, planté des palmeraies et créé
ainsi des oasis florissantes. Les plantations d'Ourir, à 100
kilomètres de Biskra, sont la propriété de la Société
Agricole et Industrielle du Sud Algérien dont le fondateur et
le promoteur fut M. Georges Rolland, ingénieur en chef des
mines. La superficie mise en valeur est de 1.500 hectares,
avec 50.000 palmiers irrigués par 17 puits artésiens. |
La compagnie de l'Oued-Rhir,
fondée par MM. Fau et Foureau, a planté 50.000 palmiers
répartis dans quatre oasis, sur une superficie de 1.400
hectares. L'irrigation se fait à l'aide de 15 puits
artésiens. Entraînés et formés à bonne école, les
indigènes, à leur tour, se mettent à la besogne et
s'appliquent, non sans succès, à forer des puits artésiens
et à créer des palmeraies. |
Quatre voitures automobiles
traversent le Sahara. - C'est un événement d'une
importance capitale dans les fastes de la colonie. Ce qui
semblait être impossible, il y a peu de temps encore, est
devenu une réalité. Quatre voitures automobiles, dites
"auto-chenilles ", sont allées sans |
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