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On ne saurait trop les en louer. Les dieux sont tombés et les rites sont abolis. Il n'y avait qu'une toute petite muse, une seule, la dernière, qui s'était réfugiée au fond des bois. Un garde-champêtre survint et, comme elle n'était vêtue que de son ample chevelure, il la mit à. la geôle au nom de la morale outragée. Libérée enfin, la muse gardienne des fraîches clairières, des ruisseaux jaseurs et des bois animés et égayés de murmures et de chants, vient de recevoir, de la part du service des forêts et des délégués financiers, l'accueil le plus encourageant... La muse sourit et chante : " Délégué, prends ton luth et me donne un baiser ".
 

M. le Gouverneur général, qui aime ce pays si méditerranéen par le rythme, la vibration de l'atmosphère et les senteurs capiteuses des pins, a promis de se dévouer à la prompte réalisation d'une entreprise favorable à l'Algérie et à l'essor du tourisme.

 

Maintenant il est bon de renseigner nos lecteurs sur les phases de ce projet. Il s'agit de réserver des boisements forestiers de grande superficie pour les mettre sous le régime des parcs nationaux. Qu'appelle-t-on " parc national " ? M. Boutilly, le maître des eaux et des bois nous l'apprendra. C'est la forêt qui, par sa composition botanique, sa constitution géologique, ses sources ou ses rivières, ses conditions climatologiques peut devenir un centre d'attraction pour l'industrie hôtelière, les savants, les artistes et les touristes. Le parc national est placé sous le contrôle et la protection de l'État qui supporte tous les frais nécessaires aux aménagements et à l'établissement du réseau des chemins ordinaires, des pistes muletières et des sentiers.

Peuplement de pins d'Alep, Hammam-Rhira.
 
 
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