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Aujourd'hui, c'est un centre remarquable de culture et de colonisation. Beaux vignobles. Le Général Lamoricière, le père des zouaves, dont le tombeau, oeuvre du sculpteur Dubois, est dans la cathédrale de Nantes, y a laissé un souvenir inoubliable.
 

Boufarik à 37 kilomètres, 11.000 habitants, au milieu de la plaine de la Mitidja. Région autrefois marécageuse et malsaine, aujourd'hui fertile et ornée de vignobles et d'orangerie dont les senteurs capiteuses se mêlent aux parfums des champs complantés de géraniums rosa. Boufarik, où se dresse la statue de l'héroïque sergent Blandan, est le plus bel exemple du labeur opiniâtre des colons qui ont assaini et fécondé un pays menacé par la malaria.

 
LE SAHEL AUTREFOIS ET AUJOURD'HUI
 

A la fin de l'été de 1852, Fromentin, peintre illustre et narrateur captivant a fait du Sahel et des régions avoisinantes le croquis suivant : " ...J'entends par landes, ici comme ailleurs, tout ce qui pousse au hasard partout où la charrue n'est pas venus, le produit spontané d'une terre qui n'a été ni labourée ni fortifiée,  à qui l'on n'a rien confié et qui, même en ce pays des générosités naturelles, se fatigue le moins possible. Les indestructibles oignons mêlés aux indestructibles palmiers nains, le désespoir des colons à venir ; les artichauts sauvages qui déjà commencent à paraître avec leur tige incolore et leurs fruits barbus ; les romarins, les lavandes, les genêts aux fleurs jaunes, la broussaille enfin à demi dépouillée du feuillage qui lui donnait l'air de végéter, et qui, depuis longtemps, a pris la couleur indéfinissable des choses poudreuses ou inanimées. (Eugène FROMENTIN, Une Année dans le Sahel).

 

J'ai connu et aimé ce Sahel au milieu duquel je suis né. Il avait pour nous, petits enfants, les proportions d'un monde inconnu et mystérieux, avec ses petites collines, ses molles déclivités, ses ravines sinueuses au fond desquelles serpentaient de minuscules ruisselets où venaient s'abreuver ces petits oiseaux qu'on appelle des chardonnerets. J'ai relu la description qu'en a faite notre Fromentin. C'est la vérité même. J'oppose ce tableau à ces terres du Sahel où, maintenant, apparaissent l'ingénieuse industrie et le labeur de nos premiers colons. Les vignobles et la culture des primeurs en ont fait un des joyaux de notre domaine agricole à Guyotville, à Staouéli, à Sidi-Ferruch, à Zéralda, à Fouka, à Koléa, à Bérard, à Chéragas, jusqu'à Douéra, dans toute cette région enfin.


 
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