A la fin de l'été de 1852,
Fromentin, peintre illustre et narrateur captivant a fait du
Sahel et des régions avoisinantes le croquis suivant : "
...J'entends par landes, ici comme ailleurs, tout ce qui
pousse au hasard partout où la charrue n'est pas venus, le
produit spontané d'une terre qui n'a été ni labourée ni
fortifiée, à qui l'on n'a rien confié et qui, même
en ce pays des générosités naturelles, se fatigue le moins
possible. Les indestructibles oignons mêlés aux
indestructibles palmiers nains, le désespoir des colons à
venir ; les artichauts sauvages qui déjà commencent à
paraître avec leur tige incolore et leurs fruits barbus ; les
romarins, les lavandes, les genêts aux fleurs jaunes, la
broussaille enfin à demi dépouillée du feuillage qui lui
donnait l'air de végéter, et qui, depuis longtemps, a pris
la couleur indéfinissable des choses poudreuses ou
inanimées. (Eugène FROMENTIN, Une Année dans le Sahel). |