On n'a point oublié, je pense, la
terrible famine qui décima la population de l'Algérie et
dans laquelle périrent des milliers d'Arabes. On l'attribue
ordinairement à trois années consécutives de sécheresse,
ainsi qu'à l'imprévoyance des Arabes, qui, tentés par le
prix élevé du blé, avaient vendu leurs provisions aux
acheteurs français ; mais, quelles qu'aient été les causes
de cet épouvantable fléau, les suites n'en sont que trop
connues. Le clergé français, les religieuses, ayant à leur
tête l'archevêque, Mgr Lavigerie, se multiplièrent pour
faire face à la détresse publique : ils dressèrent partout
des tentes pour la distribution des vivres et des vêtements,
et, au prix d'un labeur et d'une abnégation incroyables, ils
réussirent à arracher à la mort un grand nombre de
victimes.
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