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i la conquête de l'Algérie n'a pas été chose facile, son organisation ultérieure a été une entreprise bien plus difficile encore. - Afin de gouverner les races indigènes, le gouvernement français jugea utile de suivre le système politique inauguré par Abd-el-Kader. L'émir avait réparti le pouvoir entre les khalifas, les aghas et 
les caïds, qui, en temps de guerre, faisaient l'office de généraux, et, en temps de paix, remplissaient toutes les fonctions politiques et législatives ; ils étaient également investis du droit de lever les impôts et d'administrer les finances. Un fonctionnaire nommé l'oukil-el-soltan était surintendant des domaines de la couronne et des fermiers qui les cultivaient. Le cadi, choisi parmi les thalebs (sages ou anciens), était chargé de présider aux actes et de tenir les registres de l'état civil, tels que mariages, divorces, tutelles, successions, ventes, etc., de sorte qu'en cas de dispute ou de litige c'était, à lui de prononcer la sentence, de fixer les amendes, dommages-intérêts, et le reste.

Cette forme primitive de gouvernement reposait sur trois grands principes : la religion, la crainte et l'intérêt : ses avantages consistaient dans sa simplicité et dans sa force, et surtout dans la promptitude avec laquelle elle fonctionnait. Dans l'administration de la justice, les magistrats s'inspiraient des lois très minutieuses renfermées dans le Coran, ainsi que des règles et coutumes avant force de loi (dans certains cas), de même que chez nous, dans quelques occasions, les juges rendent leurs sentences en s'autorisant de certains précédents.

Mais le gouvernement de l'émir était surtout despotique : son immense prestige et les nécessités de la guerre lui avaient permis de réduire les Arabes à une obéissance aveugle. Outre les impôts sanctionnés par le Coran, il exigeait continuellement de ses sujets des contributions supplémentaires, appelées " el maouna ", ce qui signifie : secours extraordinaires ". Lorsqu'il s'agit de diviser les tribus en khalifas ou provinces, Abd-el-Kader se montra aussi trop indifférent aux sympathies des populations et à leur attachement 

 
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