Pages précédentes ALGÉRIE CONTEMPORAINE   DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS EN ALGÉRIE Pages suivantes
  Retour page Table des matières  
   
  
à leurs frontières naturelles : c'est ainsi qu'il arracha violemment de leur sol natal les Medjehers et les Bordjias, pour les disperser dans d'autres régions, où l'émir pensait qu'ils seraient moins exposés à se laisser séduire par les promesses de l'ennemi. Ces mesures arbitraires et l'augmentation des impôts le rendirent à la fin très impopulaire, et contribuèrent puissamment au triomphe définitif des armes françaises.
 
Grande Mosquée à Alger (cour des Ablutions).
 
Cet état de choses dura jusqu'à la chute d'Abd-el-Kader, en 1847. La soumission du Sahel et du Tell suivit de près ; mais ce ne fut qu'en 1857 que la Kabylie et une partie du Sahara furent conquises par les Français. Les noms de Cavaignac, Changarnier, Canrobert, Pélissier, Yussuf et celui de l'illustre Mac-Mahon sont assez connus de ceux qui ont suivi l'histoire de cette lutte acharnée, pour qu'il soit nécessaire d'en parler ici. L'Algérie une fois subjuguée, il fallut songer à la réorganiser. Les Français la partagèrent en trois provinces, sous un gouverneur général ; et chaque province fut  
    

 

   
divisée en départements civils et militaires, qui furent subdivisés àleur tour en un certain nombre de cercles, d'après leur étendue et leur importance ; on plaça ces cercles sous le commandement d'officiers d'état-major, qui devaient correspondre sans intermédiaire avec le ministre de la guerre et le gouverneur général. Jusqu'ici c'était chose facile; mais la grande difficulté, c'était de bien grouper les tribus.
 
Trophée d'armes.
 
L'Arabe ne comprend la vie patriarcale qu'au sein de sa tribu, qui n'est autre chose que le développement naturel de la famille. Le nombre de personnes dont la tribu se compose varie considérablement, selon le caractère du chef, le degré de considération dont il jouit, le nombre des membres de sa famille, la quantité de tentes qui se sont mises sous sa protection et lui ont promis obéissance. La tente du chef (bit) est toujours le siège de l'autorité, tandis qu'un cercle de tentes (doura) est confié à un scheik, espèce de maire. La tribu entière est gouvernée par un caïd ; plusieurs tribus réunies forment un aghalik, et plusieurs aghaliks, un khalifa.

Le gouvernement français résolut de respecter l'ordre de choses qui existait alors, et se réserva seulement une voix dans l'élection 

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes