Sidi-ben-Saed), qu'ils viennent
aussi fréquemment à Byrsa en pèlerinage.
De cette terrasse l'œil embrasse un panorama magnifique de
Goletta et des ruines de Carthage, avec la Méditerranée aux
flots d'azur à l'horizon. C'est ici que, le 25 août 1270,
saint Louis mourut. Il fut pleuré non seulement de sa famille
et de son peuple, mais de l'Europe entière. C'est ici qu'il
donna à son fils aîné1 ces instructions
empreintes d'une si profonde sagesse, dont on conserve une
copie à la bibliothèque des Archives de Paris. Sa charité,
son humilité, sa parfaite résignation, augmentèrent encore
à ses derniers moments. Il expira en prononçant ces paroles
du Psalmiste : " Seigneur, j'entrerai dans votre maison,
je vous adorerai dans votre saint temple et je glorifierai
votre nom. " Puis son âme pure et sainte échangea cette
vie mortelle pour celle du ciel.
La bonne concierge de la chapelle me donna un morceau de
marbre qu'elle avait trouvé dans cet endroit, et me parla
avec bonheur du grand nombre de Français qui viennent, chaque
année, en pèlerinage à ce sanctuaire, prier pour leur
patrie. La paix avec la France n'était pas encore signée, et
la brave femme me disait : " Ah ! notre pauvre France est
bien malheureuse ! il faut bien que le Saint nous vienne en
aide. "
De Byrsa nous allâmes voir les ruines de Carthage, et, en
premier lieu, les réservoirs, parfaitement conservés c'est
une énorme construction oblongue, en briques, formant une
série de voûtes, qui contiennent dix-huit réservoirs, de
quatre-vingt-trois
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