INTRODUCTION
Une histoire de l'Algérie a forcément quelque chose d'un peu
factice, d'un peu arbitraire. L'unité politique ou administrative
que nous désignons sous le nom d'Algérie est de création récente
: c'est seulement au XVème siècle que les
deux frères Arroudj et Khayr ed Din Barberousse la constituèrent,
sous la vassalité du Sultan de Constantinople. Encore la Régence
d'Alger ne s'étendit-elle jamais que sur un sixième des
territoires aujourd'hui réunis sous le nom d'Algérie, et le
pouvoir du Dey d'Alger n'était-il pas reconnu sans contestation
dans tout le pays qui lui était théoriquement soumis.
Aux époques antérieures l'unité de l'Algérie n'était pas mieux
établie.
La légendaire chevauchée d'Ogba et de ses compagnons au VIIème
siècle de notre ère les avait bien conduits de Kairouan jusqu'à
l'Atlantique; mais, par la suite, il se constitua des royaumes ou
des confédérations indigènes qui englobèrent seulement une
partie de l'Algérie (Royaume de Tahert, État Hammadite, Royaume de
Tlemcen) ; très souvent ces États furent en lutte avec des États
plus puissants situés à l'Est ou à l'Ouest, doués d'une unité
mieux définie, et qui les réduisirent à une vassalité plus ou
moins étroite.
A l'époque romaine, la domination des empereurs s'étendait à
toute l'Afrique du Nord, au moins, sauf exception, dans la région
côtière. Mais il n'y avait pas d'unité administrative pour tous
ces territoires. L'Algérie elle-même comprenait (de l'Ouest à
l'Est) les provinces de Maurétanie Césarienne, de Maurétanie
Sitifienne, et, pour partie, de Numidie ; les autres portions de
l'Afrique du Nord étant réparties
|