Il importe, pour donner à ces chiffres leur pleine valeur
démonstrative, de tenir compte des observations suivantes :
1° Les dénombrements n'ont pas toujours été effectués suivant
la même méthode et la même procédure : c'est là surtout qu'il
faut chercher la cause de la diminution de 527.000 habitants
accusée en 1872 par rapport aux résultats de 1866. Ajoutons que la
famine tragiquement célèbre et les épidémies qui sévirent entre
ces deux dates, à la suite de mauvaises récoltes successives, (au
lieu de 25 millions d'hectolitres de céréales en 1863, on n'en
récolte que 8 millions en 1866 et 4 millions et demi en 1867),
firent de trop nombreuses victimes dans les douars, malgré
l'admirable |
dévouement de nos officiers, de nos médecins, de nos
administrateurs. (Il y aurait eu 300.000 victimes.)
2° De 1881 à 1926, si la progression générale reste constante
pour l'ensemble, il n'en est pas toujours de même pour les
départements ou arrondissements considérés isolément. C'est
ainsi que, de 1901 à 1906, les données relatives aux départements
d'Alger et d'Oran accusent une perte respective de 53.145 et 26.472
unités. La raison en est que pour la première fois en 1906 la
population des Territoires du Sud, jusque là englobée dans la
population du Nord, a été comptée â part. et a fait l'objet d'un
dénombrement particulier (la création administrative de ces
Territoires est de 1902).
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