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RAPPORT GÉNÉRAL |
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Paris, le 11 juillet 1930. |
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MONSIEUR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL,
MINISTRE DE L'INTÉRIEUR,
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J'ai l'honneur de vous présenter un rapport sur les travaux de
la Commission exécutive du Comité de Propagande du Centenaire de
l'Algérie, constitué par le décret du 25 avril 1929 (J. O. du 11
mai 1929).
Ces travaux se sont avant tout inspirés du principe que vous leur
avez donné, le 5 juin 1929, dans le discours d'ouverture des
séances du Comité :
« Il ne fallait pas que les fêtes du Centenaire se
déroulassent outre-mer sans que le peuple de la Métropole en
sentît la pleine signification. C'est pourquoi nous avons institué
â Paris l'organisme que vous constituez et dont la tâche propre
sera d'informer exactement la France de l'œuvre française en
Algérie.
Sans doute nous espérons que l'an prochain un très grand nombre de
Français passeront la Méditerranée, mais ils ne seront quand
même qu'une minorité. C'est pour les autres que nous vous
demandons de travailler.
C'est aux autres qu'il faut faire comprendre Ce que fut non pas la
conquête, mais la création de l'Algérie. »
Ce principe imposait une tâche d'information immédiate certes,
mais surtout d'information étendue et d'information durable.
Dés le 24 juin 1929, but et moyens étaient ainsi définis dans une
étude préparatoire par M. le général Féraud, Secrétaire
général du Comité :
« BUT A ATTEINDRE.
« 1° Créer un mouvement d'opinion durable dans !a France
métropolitaine en faveur de la France algérienne ;
« 2° Montrer que, dans le passé, l'œuvre française en Algérie
a été pour notre empire colonial, et particulièrement pour la
constitution de l'Afrique française dans toutes ses parties, la
véritable école où se sont formées, et où ont |
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été confirmées par l'expérience, toutes nos doctrines
d'humanité et de progrès en matière coloniale;
« 3° Montrer que, sur la terre africaine, le Sahara, loin d'être
un désert sans intérêt, est, au contraire, le lien qui unit les
différentes parties de l'Afrique Française et permet de dire que
la France s'étend de la mer du Nord au Congo.
« MOYENS DE RÉALISATION.
« a) La Presse: - Le Commissariat Général du Centenaire a
réglé et suit cette question.
« b) Brochures de propagande.
« Les articles passent, les brochures restent. Seules des
monographies brèves, bien illustrées bien présentées, rédigées
clairement et agréablement par des vulgarisateurs de métier,
pourront rendre accessible au grand public l'essentiel des notions
qui doivent être diffusées par nous et retenues par lui.
« Ces brochures devront être signées de leurs auteurs et porter
l'estampille du Comité de propagande.
« Seules, ces brochures donneront aux conférenciers
officiels, que procureront les grands services publics (professeurs,
instituteurs, officiers, etc.), les bases précises et justes de
leurs causeries; elles les leur présenteront sous une forme
condensée, claire, qui leur évitera de chercher eux-mêmes une
documentation le plus souvent introuvable dans les conditions de
lieu et de temps où ils sont placés.
« Enfin et surtout, ces brochures ne devront pas rester
lettre morte. Des instructions impératives devront être données
par les départements intéressés (Instruction Publique, Guerre,
Marine, Commerce, etc.), pour que tous leurs agents les utilisent et
les commentent de vive voix.
« C'est surtout dans les milieux de l'École que notre propagande
doit frapper. »
Mais, d'abord, fallait-il, pour faire oeuvre en quelque mesure
officielle, prendre la peu séduisante allure de publication
administrative?
La Commission ne l'a pas pensé, et son intention de donner quelque
attrait à sa collection de brochures, en attendant de la marquer
dans le détail de l'exécution, elle l'a d'abord marquée par un
titre bien vivant et bien moderne : « Cahiers du Centenaire de
l'Algérie ».
Douze cahiers, c'était beaucoup pour le court délai dans lequel
ils devaient être composés, imprimés,
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