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répandus; mais la compétence et le dévouement des collaborateurs,
comme le zèle de l'imprimeur, ont triomphé de cette difficulté.
Douze cahiers, d'autre part, c'était bien peu pour une information
suffisamment documentée sur l'Algérie.
La Commission est la première à y regretter maintes lacunes, qui
ont été pour elle autant de sacrifices pénibles à consentir;
elle a pourtant essayé de donner une vue d'ensemble : d'abord une
histoire générale, jusqu'à nos jours, non seulement de l'Algérie
côtière, mais encore de l'Algérie saharienne,
- historique immédiatement suivi de l'exposé de la
prodigieuse transformation qu'a apportée au pays un siècle de
colonisation française,
- et alors l'histoire des grands ouvriers, militaires ou
civils, de cette transformation,
- puis l'appel adressé aux curiosités d'intelligence ou de
sensibilité par les richesses artistiques des âges algériens
disparus ou par les merveilles d'une nature vivante, comme l'appel
adressé aux activités productrices par le tableau des ressources
économiques d'une terre féconde,
- et tout naturellement, pour répondre à ces appels, les
moyens fournis par les liaisons maritimes, terrestres, aériennes,
- enfin ce diptyque, d'une part la vie indigène avec toutes
ses traditions, que la France conquérante s'est donné comme
premier devoir de respecter, d'autre part le bienfait français,
légitimation fondamentale de la conquête, le bienfait français
par lequel, depuis cent ans, et chaque jour encore, est rendue ou
moins misérable ou plus prospère ou plus juste toute la vie
indigène,
- et si, pour que les lecteurs soient guidés dans cette
petite encyclopédie algérienne avec son millier de pages et
centaines de gravures. il est besoin de points de repère et de fils
conducteurs, voici, pour couronner la collection, une série de
cartes localisant les connaissances acquises, un glossaire
expliquant les mots techniques, un classement des gravures
remédiant à leur dispersion nécessaire et les ordonnant selon
leur intérêt propre et les sujets qu'elles illustrent, |
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un index aidant à retrouver et à grouper, sur chaque question ou
chaque personnalité algériennes, tous les passages où elles ont
pu être évoquées dans les onze cahiers précédents, si bien que
la leçon de l'Algérie y prend toute son ordonnance et toute sa
portée, et que l'instrument de vulgarisation se termine en
instrument de travail.
Tant de grands savants se sont déjà consacrés à la France
africaine que la Commission et ses collaborateurs ne pouvaient
songer qu'à profiter modestement de leurs travaux, sans tenter des
recherches scientifiques nouvelles.
Aussi les « Cahiers du Centenaire », sans ambition de vues
originales, ont-ils seulement visé la sûreté de l'information, la
clarté de l'exposition, les mérites d'une présentation
attrayante, l'art de réunir sous le plus petit volume le maximum de
matière et, autant que possible, toute la matière algérienne.
Il existe des collections plus savantes ou plus artistiques; il
n'existait peut-être jusqu'à présent, sous une forme aussi
maniable, aucun ensemble de documentation algérienne qui, dans sa
modestie vulgarisatrice, fût aussi complet, aussi ordonné, aussi
pratique.
La Commission n'avait plus qu'à faire rendre à ce moyen de
propagande tout ce qu'il pouvait donner. D'abord, il lui est apparu
que les Cahiers devaient être l'instrument essentiel de son action,
soit parce que seuls ils ne faisaient pas double emploi avec les
autres moyens de propagande déjà largement employés à l'occasion
du Centenaire, soit parce que seuls aussi ils rendaient faciles et
pratiques les collaborations indispensables, collaborations qui, en
particulier, dans les divers départements ministériels, se sont
immédiatement offertes si empressées que la propagande a pu être
vraiment nationale.
On nous disait : « Nous avons pour le Centenaire de l'Algérie des
propagandistes à votre disposition. Fournissez-leur seulement les
moyens de nourrir leur propagande.»
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