Pages précédentes CAHIERS DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE LIVRET 2 La pacification du Sahara (1852- 1930) Pages suivantes
- 24 - Table des matières - 25 -
   
   et le Gourara tombent à leur tour en notre possession après des combats insignifiants.

De telle sorte que dès 1902, l'Hinterland saharien de l'Algérie se prolonge jusqu'à hauteur du Tidikelt, et qu'une vaste ceinture de postes se constitue, joignant Colomb Béchar à Ouargla par la Saoura, le Touat, le Tidikelt et Temassinin devenu Fort-Flatters.

C'est en 1902, que le lieutenant Cottenest, après avoir fait, à la tête d'un goum de quelque cent méharistes, une rapide reconnaissance du pays Hoggar, est attaqué lors de son retour à Tit par les troupes réunies de la confédération touareg et leur inflige un sanglant échec.

Ainsi est dessiné le canevas sur lequel vont être appelés à travailler désormais les ouvriers de la deuxième heure, dont l'œuvre d'apprivoisement, de conquête morale, et d'organisation objective est restée un modèle, nous voulons parler notamment du commandant devenu plus tard général Laperrine, de ses auxiliaires du début, commandant Cauvet, les Nieger, les Saint-Martin, etc.

Leur oeuvre est facilitée par une réforme capitale qui date de 1902 et à laquelle nous devons ici consacrer un paragraphe à savoir la création d'un organisme administratif nouveau : les Territoires du Sud algériens.
      

 

V

La période décisive
La création des territoires du Sud


Au fur et à mesure que le champ d'action des troupes algériennes s'était accru, il avait fallu davantage de forces pour occuper les régions nouvelles : les militaires réguliers avaient dû remplacer les goumiers du début; ces troupes comprenaient une bonne partie d'Européens et pour assurer leur entretien, l'intendance, fidèle à ses méthodes journalières et au barème habituel du taux des rations, avait acheminé vers le Sud des troupeaux innombrables de bœufs et de moutons dont les cadavres couvraient les routes des hammadas dépourvues d'eau et de pâturage. Les convois de chameaux réquisitionnés se multipliaient et eux aussi éprouvaient des pertes énormes.

Cependant les divisions militaires qui organisaient et entretenaient ces colonnes au compte du budget de la guerre, payaient honnêtement à bureau ouvert.

Peu à peu, les dépenses s'enflèrent en même temps que des faits d'armes retentissants (dont tous n'étaient pas des succès attirèrent l'attention du gouvernement et du parlement sur la politique hardie qui se poursuivait là et sur les dépenses énormes qui en étaient la conséquence.

Ce fut un beau scandale! Des interpellations signalèrent les « abus de pouvoir », les initiatives dangereuses des chefs militaires, « leur prodigalité qui menaçait de ruiner le trésor ». Bref, le Parlement veut voir clair dans la maison, ordonner les dépenses, dont aucune récapitulation authentique n'a pu être faite, tant elles sont dispersées dans les différents chapitres du budget de la guerre.

Aussi veut-il d'une colonie purement civile dans laquelle les pouvoirs politiques et même militaires les plus étendus seront exercés directement par le gouverneur général civil en personne.

 
Pages précédentes   Table des matières   Pages suivantes