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et le Gourara tombent à leur tour en notre possession après des
combats insignifiants.
De telle sorte que dès 1902, l'Hinterland saharien de l'Algérie se
prolonge jusqu'à hauteur du Tidikelt, et qu'une vaste ceinture de
postes se constitue, joignant Colomb Béchar à Ouargla par la
Saoura, le Touat, le Tidikelt et Temassinin devenu Fort-Flatters.
C'est en 1902, que le lieutenant Cottenest, après avoir fait, à la
tête d'un goum de quelque cent méharistes, une rapide
reconnaissance du pays Hoggar, est attaqué lors de son retour à
Tit par les troupes réunies de la confédération touareg et leur
inflige un sanglant échec.
Ainsi est dessiné le canevas sur lequel vont être appelés à
travailler désormais les ouvriers de la deuxième heure, dont l'œuvre
d'apprivoisement, de conquête morale, et d'organisation objective
est restée un modèle, nous voulons parler notamment du commandant
devenu plus tard général Laperrine, de ses auxiliaires du début,
commandant Cauvet, les Nieger, les Saint-Martin, etc.
Leur oeuvre est facilitée par une réforme capitale qui date de
1902 et à laquelle nous devons ici consacrer un paragraphe à
savoir la création d'un organisme administratif nouveau : les
Territoires du Sud algériens. |
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V
La période décisive
La création des territoires du Sud
Au fur et à mesure que le champ d'action des troupes algériennes s'était
accru, il avait fallu davantage de forces pour occuper les régions nouvelles
: les militaires réguliers avaient dû remplacer les goumiers du début; ces
troupes comprenaient une bonne partie d'Européens et pour assurer leur
entretien, l'intendance, fidèle à ses méthodes journalières et au barème
habituel du taux des rations, avait acheminé vers le Sud des troupeaux
innombrables de bœufs et de moutons dont les cadavres couvraient les routes
des hammadas dépourvues d'eau et de pâturage. Les convois de chameaux
réquisitionnés se multipliaient et eux aussi éprouvaient des pertes
énormes.
Cependant les divisions militaires qui organisaient et entretenaient ces
colonnes au compte du budget de la guerre, payaient honnêtement à bureau
ouvert.
Peu à peu, les dépenses s'enflèrent en même temps que des faits d'armes
retentissants (dont tous n'étaient pas des succès attirèrent l'attention du
gouvernement et du parlement sur la politique hardie qui se poursuivait là et
sur les dépenses énormes qui en étaient la conséquence.
Ce fut un beau scandale! Des interpellations signalèrent les « abus de
pouvoir », les initiatives dangereuses des chefs militaires, « leur
prodigalité qui menaçait de ruiner le trésor ». Bref, le Parlement veut
voir clair dans la maison, ordonner les dépenses, dont aucune récapitulation
authentique n'a pu être faite, tant elles sont dispersées dans les
différents chapitres du budget de la guerre.
Aussi veut-il d'une colonie purement civile dans laquelle les pouvoirs
politiques et même militaires les plus étendus seront exercés directement
par le gouverneur général civil en personne.
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