Pages précédentes CAHIERS DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE LIVRET 2 La pacification du Sahara (1852- 1930) Pages suivantes
- 58 - Table des matières - 59 -
   
   parties. On me permettra d'en donner ici le résumé, comme condensant les grandes lignes de la politique saharienne de demain. C'est un programme d'action pour une durée de dix années.

Construit d'après les directives personnelles du Gou­verneur Général, M. Pierre Bordes, et après des discussions approfondies entre les différents chefs de services respon­sables, ce programme forme un tout sur lequel il sera possible de travailler dans la prochaine période. Il comprend une première partie dans laquelle la science pure et appliquée est chargée de tracer la voie aux réalisations pratiques.

L'étude géographique et géologique du Sahara se poursuivra sous la direction de spécialistes éminents, réunis en un institut de recherches sahariennes et donnera de solides bases à la préparation d'un avenir meilleur, tandis que les recherches ethnographiques livreront peut-être, par le secours de l'histoire, le secret des âmes indigènes.

Dans une deuxième partie, on posera d'abord les grandes lignes de la lutte contre la maladie, de la préservation et de l'amélioration de l'individu par un nouveau et plus complet développement donné aux oeuvres sociales d'assistance médicale et d'enseignement public. Il faut que partout où se réunit une agglomération humaine suffisante, l'école et l'ouvroir voisinent avec l'infirmerie indigène et les locaux administratifs de commandement et d'adminis­tration par qui sont mieux assurés le fonctionnement de la justice et des divers services dont celui des postes est particulièrement important.

D'ailleurs, d'accord avec l'initiative privée, nous pour­suivons sans cesse le perfectionnement des moyens que la sévère nature a si parcimonieusement mesurés aux indigènes.

Il faudra que, par la construction de nouvelles stations expérimentales d'élevage, on poursuive résolument l'amélio­ration du cheptel indigène. Pour faire pénétrer les nouvelles méthodes, on multipliera les stages d'instruction et surtout les distributions de géniteurs sélectionnés; on encouragera la création de coopératives de tonte et de vente.

Mêmes efforts pour étendre l'exploitation de l'alfa que l'on facilitera par la mise en valeur de nouveaux périmètres et, au besoin, la construction de chemins de fer destinés à permettre, dans de bonnes conditions, l'exploitation du précieux textile.

Enfin, en matière d'agriculture, on s'attachera à favoriser
      

le développement de nouvelles palmeraies partout où les ressources en eaux le permettront. De ce point de vue, on

 
Puits de Meniet
peut prévoir, pour les prochaines années, le développement prodigieux de plantations situées au pied de l'Atlas, notamment à l'Ouest de Biskra. El-Goléa, de son côté, où l'on a recommencé avec succès les recherches d'eau, promet de reprendre la prospérité qu'elle eut jadis. Le Tidikelt, le Touat et le Gourara à leur tour prendront la place de pays exportateurs lorsque l'envoi d'engrais et les prospections d'eau auront donné leur rendement.

Tout cela sera obtenu du service des forages, actionné, réorganisé et reporté vers le Sud, alors qu'il cédera sans doute vers le Nord la place à des entreprises privées puissamment armées.
D'ailleurs le plan d'aménagement des pistes, routes et chemin de fer se poursuit de jour en jour.

En somme, il s'agira de faire confluer partout où cela sera pratique, routes et chemin de fer vers la grande artère principale que dessinera le chemin de fer transsaharien. Les Territoires du Sud n'attendent plus que la création de cet organe pour multiplier vers lui les confluents apportant de
Pages précédentes   Table des matières   Pages suivantes