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parties. On me permettra d'en donner ici le résumé, comme
condensant les grandes lignes de la politique saharienne de demain.
C'est un programme d'action pour une durée de dix années.
Construit d'après les directives personnelles du Gouverneur
Général, M. Pierre Bordes, et après des discussions approfondies
entre les différents chefs de services responsables, ce programme
forme un tout sur lequel il sera possible de travailler dans la
prochaine période. Il comprend une première partie dans laquelle
la science pure et appliquée est chargée de tracer la voie aux
réalisations pratiques.
L'étude géographique et géologique du Sahara se poursuivra sous
la direction de spécialistes éminents, réunis en un institut de
recherches sahariennes et donnera de solides bases à la
préparation d'un avenir meilleur, tandis que les recherches
ethnographiques livreront peut-être, par le secours de l'histoire,
le secret des âmes indigènes.
Dans une deuxième partie, on posera d'abord les grandes lignes de
la lutte contre la maladie, de la préservation et de
l'amélioration de l'individu par un nouveau et plus complet
développement donné aux oeuvres sociales d'assistance médicale et
d'enseignement public. Il faut que partout où se réunit une
agglomération humaine suffisante, l'école et l'ouvroir voisinent
avec l'infirmerie indigène et les locaux administratifs de
commandement et d'administration par qui sont mieux assurés le
fonctionnement de la justice et des divers services dont celui des
postes est particulièrement important.
D'ailleurs, d'accord avec l'initiative privée, nous poursuivons
sans cesse le perfectionnement des moyens que la sévère nature a
si parcimonieusement mesurés aux indigènes.
Il faudra que, par la construction de nouvelles stations
expérimentales d'élevage, on poursuive résolument
l'amélioration du cheptel indigène. Pour faire pénétrer les
nouvelles méthodes, on multipliera les stages d'instruction et
surtout les distributions de géniteurs sélectionnés; on
encouragera la création de coopératives de tonte et de vente.
Mêmes efforts pour étendre l'exploitation de l'alfa que l'on
facilitera par la mise en valeur de nouveaux périmètres et, au
besoin, la construction de chemins de fer destinés à permettre,
dans de bonnes conditions, l'exploitation du précieux textile.
Enfin, en matière d'agriculture, on s'attachera à favoriser |
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le développement de nouvelles palmeraies partout où les ressources en eaux
le permettront. De ce point de vue, on
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peut prévoir, pour les prochaines années, le développement
prodigieux de plantations situées au pied de l'Atlas, notamment à
l'Ouest de Biskra. El-Goléa, de son côté, où l'on a recommencé
avec succès les recherches d'eau, promet de reprendre la
prospérité qu'elle eut jadis. Le Tidikelt, le Touat et le Gourara
à leur tour prendront la place de pays exportateurs lorsque l'envoi
d'engrais et les prospections d'eau auront donné leur rendement.
Tout cela sera obtenu du service des forages, actionné,
réorganisé et reporté vers le Sud, alors qu'il cédera sans doute
vers le Nord la place à des entreprises privées puissamment
armées.
D'ailleurs le plan d'aménagement des pistes, routes et chemin de
fer se poursuit de jour en jour.
En somme, il s'agira de faire confluer partout où cela sera
pratique, routes et chemin de fer vers la grande artère principale
que dessinera le chemin de fer transsaharien. Les Territoires du Sud
n'attendent plus que la création de cet organe pour multiplier vers
lui les confluents apportant de
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