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   but au Ministre la création d'écoles arabes et françaises à Constantine, Bône et Tlemcen.
II était ainsi occupé à tracer le plan d'une organisation plus logique lorsqu'éclata la Révolution de février 1848. Apprenant qu'il était remplacé dans les fonctions de gouverneur général par le général Cavaignac, il lui écrivit le 2 mars : " Fidèle à mes devoirs de citoyen et de soldat, j'étais resté à mon poste tant que j'avais pu croire ma présence utile au service du pays. Aujourd'hui elle pourrait devenir un embarras. Soumis à la volonté nationale, j'aurai quitté demain la terré française "
Le lendemain 3 mars, il disait dans son ordre du jour à ses troupes : " En me séparant d'une armée modèle d'honneur et de courage, dans les rangs de laquelle j'ai passé les plus beaux jours de ma vie, je ne puis que lui souhaiter de nouveaux succès... Du fond de l'exil, mon cœur vous suivra partout où vous appellera la volonté nationale... Tous mes vœux seront toujours pour la gloire et le bonheur de la France. "
Le duc d'Aumale s'embarqua le 5 mars avec les siens pour Gibraltar. La dignité et la simplicité avec lesquelles il accepta sa disgrâce ne peuvent qu'ajouter à l'éclat des actes militaires et administratifs qui avaient fait de lui, à 26 ans, un grand Africain.
      

 

CHAPITRE IV

LES INDIGÈNES

Mustapha ben Ismaël, Yusuf, Abd el Kader

Les Indigènes, pour désigner par ce nom tous les descendants d'Arabes, de Kabyles et même de renégats chrétiens, plus ou moins mélangés entre eux, ont rendu de grands services à la France, de même que les Turcs, leurs anciens maîtres et les Koulouglis, fils de Turcs et de femmes indigènes. Certains d'entre eux, comme Mustapha ben Ismaël et Yusuf, sont devenus généraux dans l'armée française, tandis que d'autres ont garni les cadres inférieurs des régiments indigènes. Enfin, parmi ceux qui ont été longtemps adversaires déclarés de la France, le plus célèbre, Hadj Abd el Kader, est devenu son admirateur et son serviteur, après une défaite pleine de grandeur.

Le général Mustapha ben Ismaël

Mustapha ben Ismaël était l'un de ces grands chefs indigènes qui, du temps de là puissance turque, commandaient les tribus Maghzen, c'est-à-dire les tribus au service du gouvernement. Les Turcs, qui ne pouvaient, en raison de leur petit nombre, dominer toute la Régence par eux-mêmes, accordaient à ces tribus des avantages spéciaux, en échange de leur participation à la levée des impôts, aux expéditions et à la police générale.
Déjà âgé d'une soixantaine d'années en 1830, Mustapha ben Ismaël était l'agha des Douairs et des Smela, qui constituaient le Maghzen d'Oran. Toute sa vie s'était passée en chevauchées et en luttes, dans lesquelles son courage, sa

 
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