AVANT-PROPOS
La civilisation, avec toutes les disciplines qu'elle comporte, n'a jamais pu
être imposée à des pays retardataires autrement, que par la force. Aussi
est-ce seulement grâce à ses armées que la France qui, parmi les nations
apparaît si particulièrement pénétrée de sentiments d'humanité et de
générosité, a pu faire régner la paix en Algérie, en Tunisie et au Maroc.
Les généraux qui ont dirigé ces armées ne se sont pas bornés, en occupant
le pays, à faire cesser la piraterie à l'extérieur et le brigandage à
l'intérieur; ils ont organisé l'administration des populations, établi la
justice, créé des routes, des chemins de fer, apporté la pratique de
l'hygiène et des soins médicaux, institué des écoles, répandu des
méthodes de culture agricole et des procédés industriels, développé la
colonisation.
Chacun d'eux a eu une part plus ou moins grande dans la conquête, la
colonisation et l'organisation de la région où il se trouvait; il a pu
appliquer ses idées personnelles dans l'une ou l'autre de ces tâches, et il
a laissé une trace dans l'histoire du pays.
Des indigènes algériens ont leur place marquée dans cette glorieuse
phalange, tels Mustapha ben Ismaël et Yusuf ; l'émir Abd el Kader lui-même,
adversaire acharné pendant 15 ans de la pacification française, mérite de
figurer dans ce livre d'or, pour avoir compris et proclamé, pendant toute la
deuxième partie de sa vie, la grandeur et la générosité de la France.
Ces grands soldats se distinguent entre eux par des traits caractéristiques
qui viennent de leur nature propre ou des procédés par lesquels ils ont
appliqué leurs idées; ils ont laissé des enseignements qui portent
l'empreinte de leurs réflexions et de leurs efforts.
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