ART ANTIQUE
L'ART SOUS LA DOMINATION ROMAINE (1)
Les conditions historiques et sociales En 146 (av. J.-C.) Scipion détruit
Carthage.
La République Romaine, insoucieuse des aventures lointaines, annexe
seulement le nord-est de la Tunisie. Il s'agit non d'une oeuvre de
colonisation, mais de l'occupation d'un territoire dont la valeur
stratégique est considérable et qu'il serait impolitique de
laisser à l'abandon. Rome n'obéit pas encore à sa vocation
historique. Elle ne prendra que vers le Ier siècle conscience de sa
mission. Elle n'a, au début, que d'égoïstes réflexes de
défense. Elle forge une armature solide. Avant de civiliser, il
faut vivre.
Mais l'esprit romain, si passionnément réaliste, n'a jamais
résisté à l'enseignement des faits. En Afrique du Nord, la
géographie dessine les directions de la politique. Pas de
tranquillité à Carthage si l'on ne tient pas le Sud. Impossible
d'affiner à Timgad, d'un ciseau nerveux, une acanthe corinthienne,
sans une bonne garnison installée à Djelfa. Et Apulée ne
pèserait pas allègrement les philosophies de l'époque, si des
vétérans sans lettres ne peinaient pas au soleil des confins. Rome
a vite compris la nécessité politique du Sud. De 42 après
J.-C., date où l'Afrique devint romaine, à 238 qui marque
l'apogée, elle a peu à peu reculé sa frontière. Au IIIe
siècle, la limite extrême passait par la rive droite de l'oued
Djedi, les monts du Zab, Boussaâda, Aumale, Boghar,
Téniet-el-Haâd, Tiaret, Frenda, Tagremaret , Chanzy, Lamoricière,
Tlemcen et Marnia. La couverture militaire fut assurée par la IIIe
Légion et des troupes auxiliaires, tout au plus 15.000 hommes.
(1) S. Gsell : Les Monuments antiques de l'Algérie, Promenades
archéologiques, L'Algérie dans l'Antiquité, - Cagnat et Chapot :
Manuel d'archéologie romaine. - R. Cagnat, Carthage, Timgad et
Tébessa. - G. Marçais, l'Art en Algérie. - M. Albertini,
L'Afrique Romaine.
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