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   prend un aspect nouveau. La route, comme la voie ferrée, longe le cours du torrent; ce ne sont que tunnels, ponts, viaducs, travaux d'art de toute sorte, qui ne nuisent en rien à la beauté des gorges.

On rattrape la route nationale que l'on a quittée à quelques kilomètres de Maison-Carrée et l'on arrive à Tizi­Ouzou, après avoir traversé une plaine ondulée, propre à la culture de la vigne et des céréales, permettant aussi la culture intensive du tabac.

De Tizi-Ouzou, petite sous-préfecture à l'aspect coquet, on se rend à Bougie, par Azazga et Yakouren.

La traversée de la forêt de Yakouren est des plus pittoresques. On y voit des exploitations de liège de grande importance.

Bougie est une charmante cité et son climat est particulièrement doux. Bâtie à flanc de coteau, sur les pentes fort raides du Gouraya, elle étage ses maisons les unes au-dessus des autres, de telle sorte que le toit d'une maison à l'air d'être le rez-de-chaussée de la maison qui la domine immédiatement.

De Bougie, on aperçoit toute la côte qui va vers Djidjelli et on peut admirer des sommets de la; Petite Kabylie, couverts de neige pendant tout l'hiver. L'aspect de la Petite Kabylie ne rappelle en rien les paysages de la Grande Kabylie. Alors que la région dé Fort-National présente, aux regards du touriste,, une série d'arêtes secondaires, irradiant d'une arête principale et toutes taillées en dents de scie, la Petite Kabylie est formée en quelque sorte par la juxtaposition d'une multitude de cônes, ayant presque une forme géométrique parfaite. Il semblerait qu'un aéroplane titanesque, chargé de formidables pains de sucre, ait survolé la région et que le Génie qui le conduisait, ait semé ses pains de sucre comme au hasard. Tous ces pains, en tombant sur leur base, se sont enchevêtrés les uns dans les autres comme ils ont pu, et, au sommet de chaque cône, un village a surgi, donnant au pays une physionomie d'un pittoresque achevé et que l'on ne voit nulle part ailleurs. Cet aspect est surtout caractéristique dans la région de Ighil Ali.

Quand on est à Bougie, on doit consacrer une demi­journée à la visite du cap Carbon. On peut monter en automobile jusqu'au tunnel de la Corniche supérieure. De là, on est tout près du cap, le trajet à pied se fait en une vingtaine de minutes.
      

Aux environs immédiats du cap Carbon, la côte est profondément déchiquetée. Certaines des baies, ainsi découpées dans la montagne, rappellent, mais en petit, les fiords de Norvège.

En quittant Bougie, pour se rendre à Constantine, il faut remonter le Chabet-el-Akra afin de gagner Sétif. Mais une

 
Sortie des Gorges du Chabet-el-Akra
fois arrivé à Aïn-Tnine, c'est-à-dire à l'embouchure de l'oued Agrioun, si l'on dispose d'une bonne heure de liberté, il faut pousser une pointe dans la direction de Djidjelli et voir, à loisir, les Grandes Falaises. Les tunnels succèdent aux tunnels, les à-pics aux à-pics, les tournants aux tournants. Ici la route est en encorbellement, là elle est en viaduc, partout elle est superbe et grandiose. Près de l'oued Taza, la roche ;éventrée a laissé à découvert une grotte pleine de stalactites brillantes. Il faut aller au moins jusqu'à Ziama et faire le trajet dans les deux sens, si l'on veut ne rien perdre du pittoresque de cette route, qui est une des plus belles de l'Algérie, voire même du monde entier.

Quant au Chabet-el-Akra, c'est un perpétuel émerveillement pendant 7 kilomètres. L'oued Agrioun, resserré entre des montagnes hautes de près de 2.000 mètres, s'est taillé un chemin dans une coupure rocheuse dont les parois
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