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docteurs Rotureau et Bertherand sont bien connus. Ce dernier
notamment étudia et classa, dès 1860, 90 sources thermo-minérales
en Algérie.
Ces travaux de recherches furent repris par le Service des mines qui
indiqua 174 sources. En 1911, le Gouvernement Général de
l'Algérie chargea le docteur Hanriot, professeur agrégé de la
Faculté de Médecine, d'étudier, sur place, les eaux minérales,
de les analyser et d'en préparer l'utilisation. Un important
mémoire, abondamment illustré et publié par les soins du
Gouvernement Général, fit connaître lés travaux effectués par
le Docteur Hanriot.
Il est juste de dire que si les Arabes n'ont rien fait pour
aménager les sources et créer des piscines, ils ne méconnaissent
pas pour cela l'utilité et les bienfaits des eaux minérales. Ils
les ont utilisées pour suivre des cures faites à leur façon, tout
en se conformant à des pratiques religieuses ou superstitieuses
remontant au moyen âge. Ils brûlent des cierges en l'honneur du
marabout qui est le protecteur vénéré du lieu. A proximité
immédiate de chaque source, il y a presque toujours un arbre sacré
« marabout », aux rameaux duquel ils suspendent des lambeaux
d'étoffes de toutes les couleurs, qui donnent à cet arbre un
aspect singulier.
Presque chaque source a sa légende particulière, mettant en
lumière la puissance du marabout honoré en cet endroit et
indiquant les miracles qu'il a effectués en ce lieu. Il faut
ajouter que l'Arabe estime que le traitement thermal est tout aussi
indiqué pour ses animaux malades que pour lui-même et les membres
de sa famille. On voit donc fréquemment des animaux pelés, galeux,
très bas d'état, conduits, avec une amulette au cou, dans la même
piscine que les hommes.
Les Arabes ne s'intéressent qu'aux eaux minérales chaudes; ils
dédaignent les eaux minérales froides. Il y en a cependant en
Algérie un bon nombre, qui pourraient être utilisées comme eaux
de table et qui se perdent dans la rivière, sans que personne s'en
occupe.
La répartition des eaux thermo-minérales, en Algérie, est très
irrégulière. Ces sources augmentent en nombre au fur et à mesure
que l'on se rapproche de l'est. Cette répartition semble suivre
celle des gîtes métallifères. C'est ainsi que l'on compte une
vingtaine de sources minérales dans le département d'Oran, environ
40 dans celui d'Alger et 150 dans le département de Constantine.
Le service des Mines a classé les sources des trois départements
en sources sulfureuses, ferrugineuses, alcalines, |
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salines, chlorurées sodiques, sulfatées, ferrugineuses, carbonatées
sodiques, etc... Cette classification n'a d'ailleurs rien d'absolu et le
classement de certaines sources peut varier selon l'importance que l'on
attache à tel ou tel sel minéralisateur.
Dans une étude aussi sommaire sur l'Algérie, il est impossible de passer en
revue toutes les richesses thermominérales de la colonie. Je me bornerai à
indiquer les sources les plus connues, les plus réputées et celles qui
pourraient être utilisées immédiatement. Je les classerai par espèce, et,
dans chaque espèce, par département.
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I. - Eaux sulfureuses
Département d'Oran |
Source d'Aïn Nouy, à 14 kilomètres au sud de Mostaganem, sur la
route de Perrégaux. Très fortement minéralisée. Les indigènes l'appellent
« Eau miraculeuse ». Etablissement ancien, insuffisant.
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Département d'Alger |
Hammam Berrouaghia. Sources très importantes à 6 kilomètres de la
gare de Berrouaghia. Une route carrossable relie la source à la gare. Les
sources sont dans une gorge profonde, très boisée, à l'altitude de 900
mètres. La principale source a une température de 44° et un débit de 60
litres à la minute. Eau sulfureuse sodique, fortement alcaline - très
efficace dans les affections cutanées.
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Département de Constantine |
Hammam et Biban: non loin du fameux
défilé des Portes de Fer et à 6 kilomètres de la gare. Très
sulfureuse, très abondante, à une température de 90°, est
supérieure à celle de Barèges. Très appréciée des indigènes.
Hammam Salahin : source très importante à 8 kilomètres de
Biskra. A un débit d'environ 1.400 litres à la minute; sa
température est de 45°. Est appelée à devenir une station
thermale de tout premier ordre, en même temps qu'un centre
d'hivernage très fréquenté.
Il existe une piscine pour les Européens et une pour les
indigènes. Est incontestablement supérieure à Barèges. Deviendra
une station à la mode quand elle aura été aménagée. |
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