C'est à regret qu'en tête de ce
livre je me suis vu contraint d'inscrire ce titre consacré
par l'usage : " l'Art arabe ", L'appellation a reçu
droit de cité dans l'histoire de l'art; bon gré, mal gré,
il faut bien que je me résigne; mais, si jamais titre fut
vide de sens, voire même en opposition absolue avec la chose
qu'il définit, c'est assurément celui-là.
L'Arabe n'a jamais été artiste. Alors que tout le vieux
monde oriental était encore plongé dans la barbarie, que les
peuples arrivés depuis peu sur les rives de l'Euphrate et du
Tigre s'agitaient confusément à la recherche d'un coin où
se fixer d'une manière définitive, le Nomade avait déjà
planté ses tentes des contreforts de l'Iran à ceux de la
presqu'île sinaïtique; et les principaux traits de son
caractère, de ses mœurs et de son genre de vie ne différaient
en rien de ceux qui ont été siens à l'époque de Mahomet ou
qui le sont encore aujourd'hui.
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