" L'histoire de l'Algérie, a
dit quelque part M. Ernest Renan, se divise d'après le nombre
des conquêtes étrangères qu'elle a subies. Les victoires
successives des Romains, des Vandales, des Byzantins, des
Arabes, des Français, sont les jalons qui coupent la
monotonie de ses annales. "
Au temps de l'occupation romaine,
le territoire qui constitue de nos jours la province d'Alger
faisait partie de la Mauritanie césarienne dont, sous Juba
II, Julia Caesarea (aujourd'hui Cherchell)
était la florissante capitale. De Ténès à Bougie et du
littoral aux Hauts-Plateaux on retrouve ici et là, éparses
sur le sol ou plus ou moins profondément enfouies, des ruines
qui attestent le génie créateur de ceux qu'on appela les
" maîtres du monde ".
A la chute de l'empire, la ville
d'Alger (Icosium) fut détruite, puis réédifiée par
les Vandales. Après l'invasion arabe elle devint, par droit
de conquête, la propriété particulière des Beni-Mezr'anna,
puissante tribu dont les chefs étaient de véritables
seigneurs suzerains; mais, peu à peu, les vassaux
s'affranchirent à prix d'argent et Alger fut érigée en
capitale d'une petite république indépendante qui devint
rapidement la terreur des pays latins.
Maîtres d'eux-mêmes, en effet,
les Algériens se créèrent en peu de temps une flotte
nombreuse et prirent la Méditerranée pour leur domaine.
Leurs reïss (capitaines) couraient sus à tous les
navires, allaient ravager les côtes d'Espagne, de Provence et
d'Italie, et enlevaient, pour les conduire en esclavage, tous
les malheureux qu'ils avaient pu surprendre.
Au commencement du seizième
siècle (1510), et sur les instances réitérées du cardinal
Ximenès, son premier ministre, |