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Des observations relevées par le service météorologique du gouvernement général pour une période de 30 années (1851-1880), en ce qui concerne le territoire d'Alger et de sa banlieue, il résulte que si toute la pluie tombée dans l'année restait sur le sol sans être absorbée par la terre ou évaporée par le soleil, on recueillerait en moyenne, dans les douze mois, une nappe d'eau profonde de 745 millimètres.

 
V. - Curiosités naturelles.
 

Outre le nombre infini d'aspects variés qu'il doit à ses montagnes, le département d'Alger présente plusieurs curiosités naturelles dont les plus célèbres sont les gorges de la Chiffa, parcourues par le torrent de ce nom au-dessus de son entrée dans la Mitidja, le long de la route (bientôt chemin de fer) d'Alger à Médéa; les charmantes gorges de l'Oued-el-Kébir, en amont de Blida; les gorges de l'Harrach, du Hamiz, du Boudouaou, les gorges de Palestro, que descend l'Isser et que suit le chemin de fer d'Alger à Tunis; d'ailleurs les défilés pittoresques ne se comptent pas dans cette province montagneuse, notamment dans la Grande Kabylie, pays essentiellement beau, en même temps que d'une fraîcheur bien rare dans l'Afrique du nord. Certaines parties du Djurdjura sont dignes des Alpes et des Pyrénées, bien que beaucoup moins hautes. Célèbres sont aussi les monts de Teniet-el-Haâd avec leurs splendides forêts de cèdres; les vallées étroites, encaissées, formidablement profondes de l'Ouarsenis; les gorges de l'Oued-Alléla, semblables en petit à celles de la Chiffa, sur la route d'Orléansville à Ténès en amont de Montenotte; etc., etc. Dans toutes ces montagnes, il y a une infinité de cascades, de cascatelles plutôt, qui, malheureusement, manquent presque toutes d'eau en été; telle est, entre autres la cascade de l'Oued-el-Melah, qui tombe d'une terrasse de travertin à 8 kilomètres en aval de Djelfa; les grandes sources sont rares : on peut citer les fontaines de l'Oued-el-Mokta, branche supérieure de l'Harrach qu'il a été question d'amener à Alger, les sources de Djelfa (300 litres par seconde), à 2 kilomètres en amont de Djelfa.

    

 

   
VI. - Histoire.
 

" L'histoire de l'Algérie, a dit quelque part M. Ernest Renan, se divise d'après le nombre des conquêtes étrangères qu'elle a subies. Les victoires successives des Romains, des Vandales, des Byzantins, des Arabes, des Français, sont les jalons qui coupent la monotonie de ses annales. "

Au temps de l'occupation romaine, le territoire qui constitue de nos jours la province d'Alger faisait partie de la Mauritanie césarienne dont, sous Juba II, Julia Caesarea (aujourd'hui Cherchell) était la florissante capitale. De Ténès à Bougie et du littoral aux Hauts-Plateaux on retrouve ici et là, éparses sur le sol ou plus ou moins profondément enfouies, des ruines qui attestent le génie créateur de ceux qu'on appela les " maîtres du monde ".

A la chute de l'empire, la ville d'Alger (Icosium) fut détruite, puis réédifiée par les Vandales. Après l'invasion arabe elle devint, par droit de conquête, la propriété particulière des Beni-Mezr'anna, puissante tribu dont les chefs étaient de véritables seigneurs suzerains; mais, peu à peu, les vassaux s'affranchirent à prix d'argent et Alger fut érigée en capitale d'une petite république indépendante qui devint rapidement la terreur des pays latins.

Maîtres d'eux-mêmes, en effet, les Algériens se créèrent en peu de temps une flotte nombreuse et prirent la Méditerranée pour leur domaine. Leurs reïss (capitaines) couraient sus à tous les navires, allaient ravager les côtes d'Espagne, de Provence et d'Italie, et enlevaient, pour les conduire en esclavage, tous les malheureux qu'ils avaient pu surprendre.

Au commencement du seizième siècle (1510), et sur les instances réitérées du cardinal Ximenès, son premier ministre, 

 
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