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Au fond de chacun de ces lacs, il se forme pendant l'été une couche de sel dont l'épaisseur moyenne est de 33 centimètres.
Plus au sud, le département d'Alger est traversé dans toute sa largeur par l'Oued-Djedi, qui a sa source dans le Djebel-Amour, coule de l'ouest au sud-est, passe à Laghouat, remonte au nord-est et va se perdre dans le chott-Melr'ir. (V. Département de Constantine.)
 
IV. - Climat.
 

D'après M. Mac-Carthy, dont le nom fait autorité, le climat de l'Algérie se divise en cinq climats distincts : climat maritime; - climat des montagnes du Tell; - climat des Hauts-Plateaux; - climat du Sahara; - climat mixte (celui des Hauts-Plateaux du département de Constantine).

Dans le département d'Alger, comme dans les deux autres, le climat maritime s'étend sur les pays qui avoisinent le littoral : Alger, le Sahel et la plaine de la Mitidja sont dans cette zone, où le thermomètre descend rarement à 3 degrés au-dessous de zéro et ne dépasse guère 30 au-dessus. L'hiver y est d'une douceur remarquable; mais de juin à octobre, les brumes du vent du nord-est jettent dans l'air une humidité excessive qui énerve et fatigue.
Sur les montagnes du Tell et dans les villes de l'intérieur dont l'altitude est assez considérable, la température la plus basse est de 5 degrés au-dessous de zéro et la plus haute dépasse 30 degrés : le climat est donc un peu plus chaud que le précédent, mais il est aussi plus froid. Il y neige presque tous les ans et dans certaines localités, à Miliana, Médéa, Fort-National, Aumale, le froid est relativement très vif.
Sur les Hauts-Plateaux on a pour températures extrêmes 6 degrés au-dessous de zéro et 38 au-dessus; il y neige quelquefois. Le climat est particulièrement salubre, parce que sur ces vastes plaines ondulées l'air se meut en toute liberté.

    

 

   

Le climat saharien est celui des variations extrêmes : il arrive assez souvent que, dans l'espace de vingt-quatre heures et sous l'influence du rayonnement nocturne, le thermomètre descend à 5 degrés au-dessous de zéro après avoir atteint plus de 50 degrés au-dessus.

Les vents généraux soufflent depuis le mois d'octobre jusqu'au mois de mai, dans la direction du nord-ouest ; après le mois de mars, cependant, ils varient tantôt du nord à l'ouest. Ces variations sont de courtes durées. Pendant l'été, leur action est subordonnée aux causes locales : ainsi le long de la côte, il fait grand calme, et la chaleur est tempérée par la brise de mer. Dans l'intérieur, l'air est plus échauffé; parfois le vent du sud, qui occupe les régions supérieures, s'abaisse et rase le sol : c'est le simoun des Arabes, le siroco des Espagnols. Il souffle du sud-est, et élève la température jusqu'à 45 degrés centigrades. A ce point, le soleil est obscurci par des tourbillons de poussière, le ciel prend une teinte rougeâtre et de brûlantes effluves se succèdent, qui enlèvent à l'atmosphère toute son humidité. Toute fonction vitale est alors suspendue chez les végétaux; tout ce qui est herbacé se flétrit et meurt.
Le vent du nord a toujours une température très basse vers le milieu de l'hiver; il est en même temps très sec, et, quand il persiste, il frappe de stérilité tout ce qu'il touche directement.

Sous le rapport des pluies, aussi bien que sous celui du climat, le territoire peut être divisé en deux zones distinctes. Dans la première, qui comprend Alger, la Mitidja et la région montagneuse du Tell, la quantité de pluie varie d'une année à l'autre entre 700 et 800 millimètres; dans la seconde, sur la partie septentrionale des Hauts-Plateaux, elle ne dépasse pas ordinairement 500 millimètres; enfin, au sud des Hauts-Plateaux, et dans la région saharienne, c'est à peine si elle atteint 200 millimètres.

 
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