|
Un général espagnol, Diégo de Véra,
se présente avec 10,000 hommes et attaque la place; après un
combat de quelques heures, ses troupes se débandent et regagnent
précipitamment leurs vaisseaux (1515). - Hugo de Moncade, vice-roi
de Sicile, obéissant aux ordres de Charles-Quint, débarque avec
7,000 hommes (1518). A peine a-t-il pris position, qu'une tempête
jette ses navires à la côte, et il est forcé de se retirer en
abandonnant aux Turcs un matériel immense. - Plus tard (1520), le
Pégnon, qui se dressait comme une menace perpétuelle devant les
Algériens, est pris par la milice, malgré la défense héroïque
de Martin de Vargas. Jaloux de venger son lieutenant, Charles-Quint
se présenta devant la ville à la tête d'une armée de 24,000
hommes (1541) : il avait avec lui l'élite de ses troupes et ne
doutait point de la victoire. Cependant une horrible tempête
dispersa sa flotte et il dut fuir eu toute hâte après un combat
désastreux.
La France fut plus heureuse que l'Espagne
: le duc de Beaufort détruisit la marine algérienne (1665) ;
Duquesne (1682-1683), et après lui M. de Tourville (1685)
canonnèrent Alger et la brûlèrent en partie ; trois ans après,
et pour punir une nouvelle insulte, le maréchal d'Estrées jeta
dans la ville près de dix mille bombes (1688). Ces représailles
donnaient à notre honneur national une apparente satisfaction ;
mais elles ne modifiaient en rien la situation : Alger était, en
effet, aussitôt réédifiée, et les habitants continuaient leurs
pilleries. Les Espagnols qui avaient particulièrement, à en
souffrir, tentèrent un nouveau débarquement, sous les ordres du
général O'Reilly (1774) ; cette fois encore ils furent défaits.
Lord Exmouth les vengea plus tard (1816), en incendiant la marine
algérienne ; mais il n'était point de retour à Londres, que les
corsaires avaient une flotte nouvelle et ravageaient les côtes.
L'heure était proche cependant où le gouvernement français, à
bout de patience, allait purger la Méditerranée.
A la suite de discussions soulevées par
le dey Hussein, qui
|
|
|
|
réclamait une somme de cinq millions pour solde définitif de
fournitures de grains faites à la République française vers la
fin du siècle dernier, notre consul général près la Régence, M.
Deval, fut brutalement et publiquement outragé : Hussein le frappa
au visage avec un chasse-mouches (1827).
A la nouvelle de cette inqualifiable
injure, le ministre des affaires étrangères enjoignit à M. Deval
de cesser tout rapport officiel avec le dey, puis prescrit au
capitaine Collet de se rendre à Alger avec six bâtiments de guerre
et d'exiger une éclatante réparation.
Non seulement Hussein repoussa
dédaigneusement toutes les sommations que lui adressa le chef de
l'escadre, mais encore il enjoignit au bey de Constantine de
détruire de fond en comble le comptoir de La Calle et nos autres
établissements de commerce.
Un blocus rigoureux fut établi devant Alger.
En 1829, on crut, sur de faux avis, que
la milice désirait conserver la paix. M. de la Bretonnière, qui
commandait alors l'escadre, reçut donc mission de se rendre auprès
du dey et d'entamer, s'il était possible, de nouvelles
négociations. Hussein reçut le plénipotentiaire français en
présence du consul de Sardaigne et parut vouloir se prêter à un
accommodement ; mais après deux conférences successives, il rompit
l'entretien et congédia notre ambassadeur. M. de la Bretonnière
regagna son vaisseau. Comme il quittait le port, toutes les
batteries de la ville et du môle firent une décharge générale et
le navire la Provence, au grand mât duquel flottait le pavillon
parlementaire, fut criblé de boulets. Il
fallut renoncer à toute idée de conciliation ; la guerre, à
laquelle on s'était de longue main préparé, fut enfin résolue. |
|