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   Le général de Bourmont, alors ministre de la guerre, fut nommé commandant, en chef de l'armée expéditionnaire, et le vice-amiral Duperré reçut le commandement de la flotte. L'effectif de l'armée de terre s'élevait à 37,877 hommes de toutes armes ; l'armée navale comprenait 101 bâtiments de guerre, 27,000 marins et 400 bateaux marchands affectés aux transports.

La flotte partit de Toulon le 25 mai 1830 ; le 14 juin, l'armée débarquait à Sidi-Ferruch; battait, le 19, les contingents arabes réunis sur le plateau de Staouéli ; livrait le 24, un nouveau combat et remportait une nouvelle victoire, puis, le 29 à l'aube du jour, marchait sur Alger, qu'elle investissait deux jours après. Le 4 juillet toutes les batteries de siège ouvraient leur feu.

La lutte fut courte : les canonniers turcs qui défendaient le fort de l'Empereur se conduisirent avec une incontestable bravoure ; mais, écrasés par la mitraille, ils renoncèrent à la lutte et firent sauter la citadelle. Hussein comprit alors qu'il était perdu et il capitula.
Le lendemain, 5 juillet, à midi précis, les troupes françaises entraient dans la ville.

La capitulation d'Alger ne donnait à la France que le territoire occupé par ses soldats : peu à peu, cependant, quelques-uns des Européens qui avaient suivi l'armée acquirent par voie d'achat ou de concession une partie des propriétés que possédaient les indigènes sur les coteaux de Mustapha et posèrent ainsi les premières assises de la colonisation.
En 1832, un premier essai de village fut tenté : des familles alsaciennes venues au Havre dans l'intention de s'embarquer pour l'Amérique se trouvèrent contraintes, par des circonstances particulières, de renoncer à leur projet. Ne sachant qu'en faire on les transporta gratuitement dans la banlieue d'Alger, à Dely-Ibrahim et à Kouba, où elles furent installées par les soins de l'administration.

    

 

   

L'année suivante, de nouveaux colons se présentèrent : on les plaça dans la zone militaire, sous la protection des camps retranchés; puis, petit à petit, à mesure que nos troupes pénétraient plus avant dans l'intérieur, le nombre des immigrants augmenta dans une proportion de plus en plus sensible. - C'est ainsi que, de 1830 à 1845, furent progressivement créés 43 centres de colonisation dans les anciens beylicks d'Alger et de Titery.

En 1845, il parut au gouvernement que la domination française était suffisamment établie et que le moment était venu d'organiser le pays au double point de vue administratif et politique en tenant compte, tout à la fois, des divisions géographiques, des mœurs et des besoins des habitants européens et indigènes. L'Algérie fut donc divisée, par ordonnance royale du 15 avril, en trois provinces distinctes. Chaque province fut subdivisée soit en arrondissements, cercles et communes, soit en khalifats, agalicks, kaïdats, et cheïkats. Suivant l'état des localités ou le mode d'administration qu'elles comportaient, ces circonscriptions comprenaient :

Des territoires civils, sur lesquels il existait une population européenne assez nombreuse pour que tous les services civils y fussent complètement organisés ;
Des territoires mixtes, sur lesquels la population européenne, encore peu nombreuse, ne comportait pas une complète organisation des services civils;
Des territoires arabes, c'est-à-dire tous les territoires situés soit sur le littoral, soit dans l'intérieur, qui n'étaient ni mixtes, ni civils.

Ces subdivisions furent maintenues jusqu'en 1849. - A partir de cette même année, et suivant arrêté du Chef du pouvoir exécutif, en date du 9 décembre 1848, chaque province est divisée en territoire civil et en territoire militaire (ou de commandement). 

 
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